Face aux conflits, le pape François réclame de la "tendresse"

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Noémi Marois avec AFP , modifié à
NOËL - Lors de la messe de minuit, le pape François a demandé aux catholiques de faire preuve de "tendresse" et de "douceur" devant les situations "les plus dures". 

"Comme le monde a besoin de tendresse aujourd'hui!" s'est exclamé le pape François lors de la messe de minuit, mercredi soir, au sein la basilique Saint-Pierre. C'est le moins de le dire. La célébration de la naissance de Jésus par 1,2 milliard de chrétiens se déroule sur fond de guerres et de fondamentalismes religieux. Au Moyen-Orient, en Irak, 150.000 chrétiens ont été contraints au déplacement. En Chine, la ville de Wenzhou a interdit la célébration de Noël dans ses écoles. 

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Affronter la vie "avec bonté". Dans une homélie au ton très religieux, le pape argentin a appeler à plus de "tendresse", de "douceur" et de "proximité" face aux conflits et envers les personnes en difficulté. "Seigneur, donne-moi la grâce de la tendresse dans les circonstances les plus dures de la vie, donne-moi la grâce de la proximité face à toute nécessité, de la douceur dans n'importe quel conflit" même au milieu des difficultés, des conflits et des guerres, a-t-il déclaré d'une voix fatiguée. Pas moins de 5.000 fidèles étaient réunis dans la basilique, sans parler de la foule massée sur la place à l'extérieur, une affluence doublée par rapport à l'année dernière. 

"La vie doit être affrontée avec bonté, avec mansuétude", a poursuivi François. À Noël, Dieu "est amoureux de notre petitesse", "se fait petit pour nous rencontrer". Il "assume notre fragilité, notre souffrance, nos angoisses, nos désirs et nos limites", a-t-il ajouté, sans faire allusion à des situations précises.

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Critiques des "arrogants" qui établissent des lois sur des "critères personnels". Après avoir dévoilé une statuette naïve de l'enfant Jésus, il s'est interrogé dans son discours : "avons-nous le courage d'accueillir avec tendresse les situations difficiles et les problèmes de celui qui est à côté de nous, ou bien préférons-nous les solutions impersonnelles, peut-être efficaces mais dépourvues de la chaleur de l'Évangile ?". Le pape François a ainsi voulu dénoncer les dérives de la société contemporaine mais aussi de certains dirigeants de l'Eglise dont il a vivement critiqué la conduite dans un discours à la Curie romaine lundi. 

"Les gens simples" ont vu "la lumière" du "don de Dieu" à Noël, mais "les arrogants, ceux qui établissent des lois selon leurs propres critères personnels, ceux qui assument des attitudes de fermeture ne l'ont pas vue", a-t-il encore fustigé. 

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