Etats-Unis-immigration : un tribunal de San Diego ordonne de réunir les familles séparées

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avec AFP , modifié à
Mardi, un juge fédéral de Californie a ordonné la réunification des familles de sans-papiers séparées.

Un juge fédéral du tribunal de San Diego en Californie a ordonné mardi la réunification des familles de migrants séparées par la police de l'immigration, en réponse à une plainte de l'association de défense des droits civiques ACLU.

Établir aussi des contacts téléphoniques. Plus précisément, cette décision de justice demande aux officiers fédéraux de ne pas détenir les parents sans-papiers séparément de leurs enfants, rapporte CNN. Il demande aussi de réunir les familles séparés d'ici 14 jours si les enfants ont moins de 5 ans et d'ici un mois dans le cas où les enfants ont plus de cinq ans. En attendant leur réunification, le juge fédéral demande à ce que les parents puissent contacter leurs enfants par téléphone d'ici 10 jours. Le juge fédéral demande au gouvernement fédéral de faire ainsi "face aux circonstances chaotiques qu'il a créées".

"Il va y avoir des larmes (de joie)". La plainte avait été déposée par l'association de défense des droits civiques ACLU au nom de migrants anonymes contre la police de l'immigration (ICE), à qui le juge Dana Sabraw demande également de "tout faire pour faciliter la communication" entre les familles séparées et de leur permettre de se parler sous dix jours. L'ACLU s'est réjouie dans un communiqué et sur Twitter d'une "énorme victoire pour les parents et les enfants qui pensaient qu'ils n'allaient jamais se revoir", ajoutant qu' "il va y avoir des larmes (de joie) dans les centres de détention partout dans le pays". Depuis le mois de mai, les poursuites systématiques engagées contre les parents traversant la frontière avec leurs enfants avaient abouti à la séparation de plus de 2.300 mineurs, provoquant un tollé aux Etats-Unis et à l'étranger.

20 Etats portent plainte. D'autres plaintes déposées au nom de migrants mettent en cause le "traumatisme" de la séparation des parents et enfants et dénoncent des conditions "inhumaines" de détention dans les centres de l'ICE. La semaine dernière, face au tollé jusque dans les rangs de son parti républicain et à l'Onu, Donald Trump avait signé un décret suspendant la séparation des parents et enfants entrés ensemble aux Etats-Unis ces dernières semaines, en grande partie des demandeurs d'asile fuyant la violence et la pauvreté en Amérique centrale. Mardi, l'administration Trump avait aussi de facto suspendu les poursuites contre les familles arrêtées à la frontière mexicaine, faute de place pour les détenir.

Ce nouveau barrage à la politique anti-immigration du gouvernement fédéral vient une fois encore de Californie, bastion démocrate. Sacramento est notamment poursuivi par le département de la Justice pour s'être proclamé Etat "sanctuaire": sa police a pour instruction de ne pas collaborer avec la police de l'immigration fédérale pour les sans-papiers n'ayant pas commis de crimes violents.