Etats-Unis : déboulonnage d'une statue d'un juge pro-esclavage

Roger Taney, statue, Maryland, MARK WILSON / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP 1280
"Je pense que le retrait du terrain du capitole de la statue du juge Roger Taney est la bonne chose à faire", a expliqué le gouverneur du Maryland. © MARK WILSON / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP
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avec AFP
Une statue du magistrat trônait depuis 145 ans devant le capitole du Maryland à Annapolis, capitale de cet État de l'est du pays.

Des agents municipaux ont retiré vendredi du centre d'une ville américaine une statue d'un juge qui avait défendu l'esclavage, dernier effet en date de la vive controverse suscitée par un violent rassemblement de militants d'extrême droite en Virginie. Roger Taney, qui a présidé la Cour suprême des Etats-Unis de 1836 à 1864, est connu pour avoir rédigé la décision historique "Dredd Scott contre Sandford", qui a institué que les Noirs, qu'ils soient esclaves ou affranchis, ne pouvaient être considérés comme des citoyens des Etats-Unis.

"La bonne chose à faire." "L'heure est venue de faire clairement la part des choses, entre admettre notre passé comme il se doit et rendre gloire aux chapitres les plus sombres de notre histoire", a commenté le gouverneur républicain du Maryland, Larry Hogan. "Je pense que le retrait du terrain du capitole de la statue du juge Roger Taney est la bonne chose à faire", a-t-il ajouté dans un communiqué. Pour parer une éventuelle action de manifestants opposés au départ de la statue, le déboulonnage a débuté aux premières heures de vendredi, à la lueur de projecteurs, et s'est poursuivi jusqu'à l'aube. Seuls quelques témoins se sont rassemblés en pleine nuit pour assister au démontage.

Des statues retirées aux quatre coins des USA. Une petite ville de Virginie, Charlottesville, a été le théâtre samedi de violents incidents lors d'un rassemblement de membres de la droite radicale. Une jeune femme y a été tuée quand un militant néofasciste a percuté la foule au volant de sa voiture. Depuis ces événements, la polémique n'a cessé d'enfler autour de la présence de monuments rendant hommage au camp confédéré de la guerre de Sécession, des symboles jugés racistes aux yeux de nombreux Américains. Plusieurs de ces vestiges controversés ont été retirés ces derniers jours aux quatre coins des Etats-Unis.

Le président Donald Trump a fait bruyamment irruption dans ce débat, en estimant jeudi que la mise à l'écart des statues confédérées revenait à "mettre en pièces" l'histoire et la culture américaines.