Etats-Unis : 3 agents pénitentiaires inculpés pour la mort de soif d'un détenu

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Une des inculpés est accusée d'avoir menti et volontairement dissimulé des images vidéo montrant la cellule de Terrill Thomas privée d'eau. Image d'illustration. © JOSE CABEZAS / AFP
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avec AFP , modifié à
Ils avaient fait couper l'eau dans la cellule de Terrill Thomas, 38 ans, pendant sept jours. 

Les autorités américaines ont inculpé trois fonctionnaires pénitentiaires suspectés d'être impliqués dans la mort par déshydratation d'un détenu, un scandale illustrant la face la plus sombre de l'univers carcéral aux Etats-Unis.

L'eau coupée pendant sept jours. Pour être trop bruyant en détention, Terrill Thomas, un noir de 38 ans, avait eu l'eau coupée durant sept jours dans sa cellule d'une prison du comté de Milwaukee, la principale ville de l'Etat septentrional du Wisconsin. L'homme souffrant de troubles bipolaires avait sombré dans une profonde faiblesse et expiré le 24 avril 2016, après avoir perdu 16 kilos.

Une pratique fréquente. Selon la plainte déposée par la famille du détenu, la mesure de rétorsion consistant à couper l'eau aux prisonniers dans ce pénitencier était une pratique fréquente, approuvée en pleine connaissance par le shérif d'alors et les responsables de l'établissement. Le calvaire de Terrill Thomas, dans un pays à la politique carcérale controversée, n'a été révélé que grâce à l'enquête d'un jury indépendant. Le scandale a fait des vagues au-delà des frontières du Wisconsin.

Mensonges et images vidéos dissimulées. Presque deux ans plus tard, les charges criminelles ont été annoncées lundi par le shérif et le procureur du district. Les trois inculpés sont deux femmes et un homme, dont une responsable hiérarchique, Nancy Evans, accusée d'avoir menti et volontairement dissimulé des images vidéo montrant la cellule de Terrill Thomas privée d'eau. Nancy Evans encourt plus de quatre ans de réclusion. Les agents pénitentiaires Kashka Meadors et James Ramsey-Guy risquent eux d'être condamnés à plus de trois ans de réclusion pour avoir sciemment abandonné à son sort Terrill Thomas.

"Barbarie". "Il est extrêmement rare d'engager des poursuites pénales contre des fonctionnaires de l'Etat à la suite du décès d'un détenu. Le fait qu'il y ait eu ces inculpations illustre l'ampleur de la barbarie qui s'est produite", a déclaré Erik Heipt, l'avocat de la famille du détenu.