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Baptiste Morin avec AFP , modifié à
Les livraisons de gaz russe à Engie avaient déjà considérablement diminué depuis le début du conflit en Ukraine, passant récemment à seulement 1,5 TWh par mois, a précisé dans un communiqué Engie, qui avait évoqué fin juillet une part de gaz russe dans ses approvisionnements de l'ordre de 4%.

Le robinet russe continue de se tarir. L'énergéticien français Engie a annoncé mardi que le géant russe Gazprom l'avait informé de réductions supplémentaires et immédiates de ses livraisons de gaz auprès de lui "en raison d'un désaccord entre les parties sur l'application de contrats". Les livraisons de gaz russe à Engie avaient déjà considérablement diminué depuis le début du conflit en Ukraine, passant récemment à seulement 1,5 TWh par mois, a précisé Engie dans un bref communiqué. Ce chiffre est à rapporter à des approvisionnements "totaux annuels en Europe supérieurs à 400 TWh", ajoute le principal fournisseur de gaz en France, dont l'État français détient près de 24%.

Le groupe rappelle avoir déjà mis en place des mesures pour pouvoir fournir ses clients même en cas d'interruption des flux de Gazprom. "Engie avait d'ores et déjà sécurisé les volumes nécessaires pour assurer l'approvisionnement de ses clients et pour ses propres besoins", est-il indiqué dans le texte.

Les réserves de gaz n'assurent pas la moitié de notre consommation

Jeudi dernier, les stocks de gaz de la France ont dépassé le seuil de 90% de remplissage pour l'hiver, selon la plateforme européenne Agregated Gas Storage Inventory (AGSI) et la France est en bonne route pour tenir son objectif de 100% d'ici novembre. Le porte-parole du gouvernement Olivier Véran a confirmé mardi sur la radio franceinfo que l'objectif serait atteint "d'ici à la fin de l'été" mais a averti que cela ne signifiait pas que la France aurait "suffisamment de gaz pour passer l'hiver si les Russes le coupaient et si on en consommait beaucoup".

Mais attention, le spécialiste des questions énergétiques Thierry Bros alerte au micro d'Europe 1 : nos réserves n'assurent même pas la moitié de notre consommation de gaz sur un hiver. "Pour un hiver, on a besoin des stocks et des approvisionnements. Les stocks représentent à peu près 40% de la consommation pendant l'hiver et 60% proviennent de nos approvisionnements directs. S'il vous manque l'un des deux, vous n'avez que la moitié de l'équation", assure-t-il.

Le gaz russe, 4% des approvisionnements français

Pour l'autre moitié, Engie s'est déjà tourné vers d'autres fournisseurs après avoir augmenté les livraisons depuis la Norvège dès le début de la guerre en Ukraine. Les négociations sont maintenant en cours avec l'algérien Sonatrach. 

Fin juillet, Engie avait assuré avoir significativement réduit son "exposition financière et physique au gaz russe", qui ne représentait déjà plus qu'à peu près 4% de ses approvisionnements, contre 17% il y a un an. "C'est complètement dans la marge de la flexibilité de nos portefeuilles, donc on n'est pas du tout inquiets", avait alors déclaré sa directrice générale Catherine MacGregor.