Egypte : une présidentielle avant fin juin

L'armée égyptienne a accepté la démission du gouvernement et confirmé la tenue des législatives lundi.
L'armée égyptienne a accepté la démission du gouvernement et confirmé la tenue des législatives lundi. © REUTERS
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avec agences , modifié à
L'armée a accepté la démission du gouvernement et confirmé la tenue des législatives lundi.

Après plusieurs journées de manifestations et de violences, les militaires au pouvoir en Egypte ont accepté mardi d'accélérer le processus de transfert du pouvoir aux civils. Le maréchal Tantaoui, qui dirige le Conseil suprême des forces armées (CSFA) au pouvoir en Egypte, a annoncé la tenue d'une élection présidentielle avant la fin du mois de juin. Il a par ailleurs accepté la démission du gouvernement de transition.

Un référendum si nécessaire

Jusqu'à présent, le calendrier des militaires ne prévoyait pas de présidentielle avant la fin 2012 ou le début 2013. L'armée est même prête à organiser "en cas de nécessité" un référendum sur le transfert du pouvoir "immédiatement, si le peuple le souhaite, a dit le maréchal Tantaoui. Le transfert du pouvoir aux civils est au coeur des revendications des manifestants de la place Tahrir

Les élections législatives se tiendront quant à elles conformément au calendrier prévu, à partir de lundi prochain, a indiqué le maréchal Tantaoui. Les affrontements meurtriers des trois derniers jours à travers le pays avaient pourtant fait peser des incertitudes sur la tenue du scrutin.

La démission du gouvernement acceptée

Le maréchal Tantaoui, qui a servi comme ministre de la Défense d'Hosni Moubarak pendant deux décennies, a également annoncé à la télévision nationale qu'il acceptait la démission du gouvernement d'Essam Charaf, intervenue dimanche à la suite des manifestations et de violences. Il a présenté ses condoléances aux familles de la trentaine de personnes tuées dans les violences des derniers jours et assuré que l'armée était prête à rentrer immédiatement dans ses casernes si la population exprime un tel souhait par référendum. "Les forces armées, représentées par le Conseil suprême, n'aspirent pas à gouverner et placent au-dessus de toute considération l'intérêt suprême du pays", a assuré le maréchal.  

Le discours du maréchal Tantaoui a été accueilli par les sifflets des manifestants de la place Tahrir. Certains ont dit ne pas croire un mot du chef du pouvoir militaire. "Nous ne pouvons pas croire ce qu'il dit. La balle était dans le camp du conseil militaire pendant des mois et ils n'ont rien fait", affirme Ibtissam al-Hamalawy, un manifestant de 50 ans. "Tantaoui, c'est Moubarak copié collé", affirme Ahmed Mamdouh. "C'est Moubarak en tenue militaire et ce discours ressemble à celui de Moubarak", ajoute ce comptable de 35 ans.