EgyptAir : des sièges et des valises retrouvés

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Un avion de l'armée américaine qui participe aux recherches. © Victor Pitts / US NAVY / AFP
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avec AFP , modifié à
Après l’annonce erronée de jeudi, l'armée égyptienne mais aussi le ministre grec de la défense affirment, vendredi matin, avoir retrouvé des débris de l'appareil à 290 kilomètres de la ville côtière d'Alexandrie. 

Les opérations de recherches de l'Airbus A320 d'EgyptAir reliant Paris au Caire qui s'est abîmé jeudi au large d'une île grecque avec à bord 66 personnes se sont intensifiées vendredi, alors que les autorités égyptiennes ont évoqué un possible acte terroriste. Des débris de l'avion ont été localisés. Selon CNN, des données de vol montrent que les détecteurs de fumées se seraient déclenchés quelques minutes avant le crash. 

Les infos essentielles à retenir :

  • Des débris de l'avion ont été localisés 
  • Les autorités égyptiennes privilégient la piste de l'attentat
  • Sur les 66 personnes présentes à bord de l'avion figuraient 15 Français
  • De nouveaux débris retrouvés

L'armée égyptienne a annoncé avoir trouvé vendredi des débris et des effets personnels des passagers du vol Paris-Le Caire d'EgyptAir qui s'est abîmé la veille en mer Méditerranée avec 66 personnes à bord. Ils auraient été localisés à 290 kilomètres au nord de la ville côtière d'Alexandrie. Il s'agirait de débris de l'appareil et d'effets personnels des passagers.

En début d'après-midi, le ministre grec de la Défense a lui affirmé qu'un "membre humain" mais aussi des sièges et des valises ont été retrouvés parmi les débris de l'appareil. L'information a été confirmée quelques heures plus tars par le ministère égyptien de l'Aviation civile.

Jeudi des débris de plastique avaient été retrouvés dans la zone de recherche. Mais ils ne provenaient pas de l'appareil d'EgyptAir.

  • Intensification du dispositif

Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi avait demandé à "tous les appareils de l'Etat concernés, y compris le ministère de l'Aviation civile (...) la marine et l'armée de l'air d'intensifier les opérations de recherches" pour "retrouver les débris de l'avion".

Paris a annoncé que trois enquêteurs français et un conseiller technique d'Airbus étaient partis au Caire pour participer aux investigations. Un patrouilleur de haute mer de la Marine nationale est parti de Toulon vendredi à destination de la zone du crash. Le parquet de Paris a ouvert une enquête, le vol ayant décollé de France et comptant plusieurs Français à son bord.

  • "Probabilité d'un acte terroriste plus élevée"

Le vol MS804 a soudainement disparu des écrans radar sans qu'"aucun problème" n'ait été signalé par le pilote et alors que les conditions de vol étaient excellentes à l'approche des côtes égyptiennes. Tout en restant extrêmement prudent, le ministre égyptien de l'Aviation civile a estimé que cette situation pouvait "laisser penser que la probabilité (...) d'une attaque terroriste est plus élevée que celle d'une défaillance technique" pour expliquer sa disparition. "Mais je ne veux pas tirer de conclusions hâtives", a précisé Chérif Fathy. Un peu plus tôt, le président français François Hollande avait déclaré qu'"aucune hypothèse" n'était "écartée" ou "privilégiée".

De son côté, le chef de la diplomatie française Jean-Marc Ayrault a affirmé vendredi qu'il n'y avait "absolument aucune indication sur les causes" du crash de l'avion d'EgyptAir, pour lequel les autorités égyptiennes ont évoqué un possible acte terroriste.

L'agence spatiale européenne (ESA) a quant à elle indiqué qu'un de ses satellites avait détecté une possible nappe de pétrole dans la Méditerranée, à proximité de l'endroit où le vol MS804 a disparu. Selon l'image satellite, la nappe de pétrole était "à environ 40 kilomètres au sud-est du dernier emplacement connu de l'avion", a indiqué l'ESA dans un communiqué publié sur son site internet : "la nappe est longue d'environ 2 kilomètres".

CNN, affirme vendredi soir, que les détecteurs de fumée se sont activés quelques minutes avant le crash. La chaîne américaine dit avoir obtenues ces données grâce à une capture d'écran fournie par une source égyptienne et explique qu'elles proviennent du système embarqué de communications, d'adressage et de compte rendu qui adresse régulièrement des données de vol de l'appareil à sa compagnie exploitante. Un responsable américain a toutefois qualifié cette information de rumeur non confirmée.

  • Qui sont les passagers à bord ?

L'appareil d'EgyptAir transportait 56 passagers, dont un petit garçon et deux bébés, ainsi que sept membres d'équipage et trois officiers de sécurité, selon la compagnie nationale égyptienne. Selon EgyptAir, 30 Egyptiens, 15 Français, un Britannique, un Canadien, un Belge, un Portugais, un Algérien, un Soudanais, un Tchadien, deux Irakiens, un Saoudien et un Koweïtien se trouvaient à bord. Le ministère des Affaires étrangères du Canada fait état pour sa part de deux ressortissants canadiens à bord.

  • Le film de la disparition

L'avion avait décollé de l'aéroport français de Roissy-Charles de Gaulle près de Paris peu après 23h et devait atterrir au Caire à 3h05 (2h05 en France). L'avion, qui se trouvait à une altitude de 37.000 pieds (plus de 11.200 m), "a effectué un virage de 90 degrés à gauche puis de 360 degrés à droite en chutant de 37.000 à 15.000 pieds" avant de disparaître des radars, a indiqué le ministre grec de la Défense, Panos Kammenos. L'appareil a disparu des radars grecs à 00h29 GMT (2h29 en France) alors qu'il se trouvait dans l'espace aérien égyptien, selon l'aviation civile grecque. Une vingtaine de minutes plus tôt, le pilote n'avait pourtant signalé "aucun problème" aux contrôleurs aériens grecs lors de sa dernière conversation. Il était même "de bonne humeur et a remercié ses interlocuteurs en grec", selon leur chef, Constantin Litzerakos. Aucun "message de détresse" n'a été envoyé par l'équipage, a par ailleurs affirmé l'armée égyptienne. L'Airbus est tombé à 130 milles marins au large de l'île de Karpathos, selon les autorités grecques.

  • Nouvelle épreuve pour l'Egypte

Cette catastrophe aérienne intervient un peu plus de six mois après l'explosion, le 31 octobre, d'une bombe à bord d'un avion russe qui venait de décoller de la station balnéaire égyptienne de Charm el-Cheikh. Cet attentat avait fait 224 morts et avait été revendiqué par la branche égyptienne du groupe djihadiste Etat islamique (EI), qui a fait aussi de la France l'une de ses cibles prioritaires. La compagnie Egyptair, elle, a récemment dû gérer une prise d'otages à bord d'un de ses avions, détourné le 29 mars par un pirate de l'air "psychologiquement instable" vers Chypre. Les 55 passagers avaient finalement été libérés sans heurt tandis que l'homme se rendait.