Ebola : avec les ramasseurs de corps au Liberia

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B.W. , modifié à
VIDÉO - Chaque matin tout au long de l’été, Europe 1 revient sur les grands reportages qui ont marqué la saison de la radio, en compagnie d’un reporter de la rédaction.

 

C'est une crise sanitaire sans précédent. En août 2014, après neuf mois d'épidémie, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) décrète "l'état d'urgence de santé publique de portée mondiale" face à la propagation du virus Ebola en Afrique de l'Ouest. Le virus a fait plus de 11.200 morts et l’OMS elle-même estime le bilan sous-évalué. Trois pays sont touchés : la guinée équatoriale, la Sierra Léone et le Liberia. C'est dans ce dernier pays que s'est rendue Gwendoline Debono au début du mois d'octobre dernier. Elle découvre alors une situation apocalyptique.    

 

Elle raconte : 

"A l’époque, Monrovia est la seule capitale qui est frappée à ce point par le virus. Au Liberia, Ebola se retrouve donc en ville et les centres de soins sont dépassés par le nombre de malades. Médecins sans frontières (MSF) lance des appels à l’aide. Il faut bien se rendre compte que des quartiers entiers sont touchés, des familles entières disparaissent. Dans les rues, vous voyez des hommes et des femmes extrêmement faibles, en sueur, qui arrivent à peine a bouger, sur un fil entre la vie et la mort. Des malades qui terrifient : le virus dévore les relations sociales. On ne se touche plus, on ne se serre plus la main qu’on se lave à la chlorine tous les quarts d’heure. On se méfie de son voisin au moindre coup de fatigue et on se méfie surtout des morts... Parce que sur les dépouilles, le virus devient ultra contagieux".

 

Entendu sur europe1 :
On ne se touche plus, on ne se serre plus la main. Le virus dévore les relations sociales 

C'est ainsi que dans cette période critique,  personne n’a le droit d’enterrer qui que ce soit dans le pays. Les seuls à pouvoir s’approcher des cadavres sont les ramasseurs de corps de la croix rouge libérienne, des hommes et des femmes que la reporter d'Europe 1 a suivi dans Monrovia. Depuis, la situation semble s'être nettement améliorée dans le pays.

"En juin dernier, nous avons eu une vrai bonne nouvelle en apprenant que Le Liberia était devenu 'Ebola zero'. C'est-à-dire qu’aucun malade ne s’est déclaré dans le pays depuis trois mois. Mais malheureusement le virus vient de faire son retour. Il ne s’agit que d’un homme, un malade qui est décédé fin juin. Les autorités cherchent à comprendre comment il a été contaminé. Néanmoins, on peut tout de même dire qu’il y a eu d’énormes progrès depuis le départ de l’épidémie et qu’Ebola est en passe d’être éradiqué au Liberia".