Dumas et Vergès soutiennent Gbagbo

© REUTERS
  • Copié
, modifié à
Ils se sont rendus à Abidjan. Selon Roland Dumas, Gbagbo est "le président légitime".

Deux figures du droit et de la diplomatie ont décidé d’exprimer leur différence dans la crise ivoirienne. L'ancien ministre socialiste des Affaires étrangères Roland Dumas et Jacques Vergès, tous deux avocats, ont dénoncé jeudi l'ingérence française et internationale en Côte d'Ivoire, apportant leur soutien au président sortant Laurent Gbagbo, qui les a reçus pendant une heure et demie au palais présidentiel, à Abidjan.

“Je le considère comme le président légitime“, a déclaré au micro d’Europe 1 l’ancien ministre des Affaires étrangères Roland Dumas.

"Le temps de la colonisation est terminé"

"Nous mettons en garde l'opinion française", a déclaré Jacques Vergès, avant de s'interroger : "Qu'est-ce qui autorise le gouvernement français à intervenir dans une querelle électorale en Côte d'Ivoire ? Le temps de la colonisation et des juges de paix à compétence étendue est terminé". Laurent Gbagbo "est devenu un symbole" car il "représente une Afrique nouvelle, une Afrique qui ne s'incline pas, (...) et c'est ça qui est intolérable pour les dirigeants français", a-t-il ajouté.

"J'ai quelques indications pour pouvoir dire que tout le monde n'est pas d'accord dans la communauté internationale. Elle se résume à quelques personnalités qui se mêlent de tout et dont on va examiner le cas", a estimé de son côté Roland Dumas. A la sortie de son entretien avec Laurent Gbagbo, ce dernier a lancé : "plus nous avançons, (...) plus nous savons qu'il y a eu des fraudes au deuxième tour des élections".

Les soutiens de Gabgbo se font rares

Ces déclarations tranchent avec l'unanimité affichée notamment par les Nations unies, l'Union africaine, l'Union européenne, la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), qui ont toutes appelé Laurent Gbagbo à céder sa place à son rival Alassane Ouattara, dont elles ont reconnu la victoire à l'élection présidentielle du 28 novembre.

Les violences post-électorales ont déjà fait au moins 173 morts et pourraient connaître un nouveau pic, après l’appel du camp pro-Gbagbo à marcher sur l’hôtel où vit retranché le gouvernement d’Alassane Ouattara.