Dette : "cacophonie" des dirigeants européens

François Baroin et Jean-Claude Juncker lors de la deuxième réunion de l'Eurogroupe à Bruxelles mardi 12 juillet.
François Baroin et Jean-Claude Juncker lors de la deuxième réunion de l'Eurogroupe à Bruxelles mardi 12 juillet. © Maxppp
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avec agences , modifié à
Les réactions divergent après l'absence d'accord lundi sur le plan d'aide à la Grèce.

La crise de la dette européenne agite les marchés mais pas seulement. Incapables de s'entendre lundi soir sur les modalités d'une participation du secteur privé à un nouveau plan d'aide à la Grèce, les ministres des Finances de la zone euro ont semble-t-il, semé le trouble. Entre volonté de rassurer, et réelle inquiétude, la classe politique européenne s'est réveillée mardi matin avec "la gueule de bois".

Le dossier grec divise

Georges Papandréou est le premier à avoir tiré la sonnette d'alarme dans la nuit de lundi à mardi. Le Premier ministre grec a demandé aux dirigeants européens de mettre un terme aux divergences sur les remèdes à apporter à la crise de la dette. Dans un courrier au chef de file des ministres des Finances de la zone euro, Jean-Claude Juncker, Papandréou a déploré que les dirigeants européens se laissent aller à la "cacophonie au lieu de se mettre d'accord sur un plan commun, ce qui crée davantage de panique".

Une lassitude qui contraste avec la sérénité affichée par le ministre français de l'Economie François Baroin. Ce dernier a salué lundi soir la volonté politique "sans faille" de la zone euro de mettre sur pied un second plan d'aide en faveur de la Grèce, qui devrait être prêt "rapidement". Même son de cloche du côté de Christine Lagarde. L'ancienne ministre de l'Economie et nouvelle dirigeante du FMI a joué la carte de la prudence, souhaitant laisser faire les discussions en cours sur la participaton du secteur privé. "La dernière chose que je veux faire aujourd'hui, (...) est d'ajouter un peu d'huile sur le feu", a-t-elle dit.

Mais face à la tournure des évènements, certaines voix souhaitent jouer cartes sur table, à l'instar du ministre néerlandais des Finances. La zone euro n'exclut plus un défaut partiel de la Grèce, dans le cadre du second plan d'aide au pays que les Européens tentent de mettre sur pied, a ainsi affirmé mardi Jan Kees de Jager avant une nouvelle réunion avec ses homologues européens à Bruxelles.

L'Italie et l'Espagne se rebiffent

La situation grecque n'est pas le seul sujet d'inquiétudes. Les taux longs de l'Italie et de l'Espagne sont montés en flèche lundi, illustrant la crainte d'une contagion de la crise de la dette en zone euro à ces deux pays. Christine Lagarde a toutefois loué mardi la gestion du budget de l'Italie, soumise depuis vendredi à la pression des investisseurs qui ont réduit le prix du titre de ses dettes au niveau le plus bas depuis la création de l'euro.

L'Italie et l'Espagne sont par ailleurs montés au créneau mardi pour rassurer sur la santé de leurs finances. Le ministre des Affaires Etrangères italien, Franco Frattini, a dénoncé une "attaque purement spéculative" des marchés contre l'Italie et défendu la solidité financière du pays, dans un entretien mardi au quotidien La Repubblica.

Côté espagnol, la tension est également palpable. La ministre de l'Economie, Elena Salgado, a estimé mardi qu'il n'était "pas logique" que l'Espagne et l'Italie soient "affectées par l'instabilité des marchés", car leurs économies sont "fortes et diversifiées".