Des casques bleus blessés par des pro-Gbagbo

Quatre casques bleus ont été blessés alors qu'ils effectuaient une mission humanitaire, selon l'ONU.
Quatre casques bleus ont été blessés alors qu'ils effectuaient une mission humanitaire, selon l'ONU. © REUTERS
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avec agences , modifié à
Revivez les événements de la journée de samedi en Côte d’Ivoire, où les combats font rage.

La quasi-guerre civile qui secoue la Côte d’Ivoire depuis plusieurs jours n’a pas trouvé son terme samedi. Après un vendredi de violences à Abidjan, les combats ont continué de faire rage, en particulier à Abidjan, entre les forces du chef d'Etat ivoirien sortant Laurent Gbagbo, qui s'accroche désespérément au pouvoir, et celles de son rival Alassane Ouattara.

Laurent Gbagbo a encore subi la pression de la communauté internationale, mais la nouvelle de massacres perpétrés à Duékoué, dans l’Ouest du pays, par les pro-Ouattara, pourrait ternir l’image du champion de la communauté internationale. L’étau sur le président sortant s’est néanmoins resserré, d’autant que certains de ses soldats ont pris pour cible et grièvement blessé quatre soldats de l’ONU. Pour Alain Juppé, le départ de Laurent Gbagbo est l’affaire de quelques jours.

22h25. Plus de 1.500 ressortissants étrangers, dont environ 700 Français, étaient regroupés samedi soir dans le camp militaire français de Port-Bouët à Abidjan, où des combats ont encore eu lieu autour des bastions de Laurent Gbagbo. "Nous avons à 19h30 1.564 étrangers, dont environ 700 Français et une cinquantaine d'Européens. Nous avons environ 600 personnes du reste du monde, dont de nombreux Libanais", a indiquéle porte-parole de la force Licorne, le commandant Frédéric Daguillon.

samedi à Abidjan par des militaires du président ivoirien sortant Laurent Gbagbo. "Une patrouille d'escorte de l'Onuci a une fois de plus été la cible de tirs des forces spéciales de Laurent Gbagbo, le samedi 2 avril 2011, dans les environs du Plateau (centre), alors qu'elle effectuait une mission humanitaire", précise un communiqué de la mission onusienne. "Quatre Casques bleus ont été grièvement blessés et reçoivent actuellement des soins à la clinique médicale de la Mission. L'ONUCI condamne cette vague d'attaques ciblées des forces spéciales de Laurent Gbagbo contre le siège et les patrouilles de l'Onuci et assure que ceux qui en sont responsables ne resteront pas impunis."

20h15. La France "en appelle solennellement aux parties ivoiriennes pour qu'elles s'astreignent à la plus grande retenue et s'abstiennent strictement de toute violence à l'encontre des civils", selon un communiqué de l'Elysée publié samedi.

19h41. Les personnes tuées par les forces du président ivoirien reconnu par la communauté internationale Alassane Ouattara, cette semaine à Duékoué, dans l'Ouest du pays, étaient "des miliciens et pas des civils", a affirmé le porte-parole militaire des forces pro-Ouattara.

18h45. Londres appelle à la retenue. Le chef de la diplomatie britannique William Hague s'est dit samedi "extrêmement inquiet" des violences en Côte d'Ivoire et a appelé "toutes les parties à faire preuve de retenue", alors que des combats font rage dans la capitale Abidjan.

"Gbagbo vit ses derniers jours de chef d'Etat, la pression unanime qui s'exerce sur lui va désormais le contraindre au départ, c'est ce que nous souhaitons", a déclaré au micro d'Europe 1 le ministre des Affaires étrangères, estimant que Laurent Gbagbo "est aujourd'hui acculé au départ, il est totalement isolé, l'ensemble des pays africains (...) lui ont dit de partir".

"Gbagbo est acculé au départ" :

15h30. Massacres à Duékoué, dans l’Ouest du pays. Selon l’ONU, plus de cent personnes ont été tuées par des mercenaires de Laurent Gbagbo à Duékoué, dans l'ouest du pays, avant la prise de la ville mardi par les forces d'Alassane Ouattara. 330 personnes ont été ensuite tuées par des éléments des forces pro-Ouattara lors des combats de lundi à mercredi, a précisé Guillaume N'Gefa, chef adjoint de la Division des droits de l'Homme de l'Onuci.

13h25. "L'offensive ne saurait tarder". Pour le capitaine Léon Kouakou Alla, porte-parole du ministère de la Défense d'Alassane Ouattara, "l'offensive n'a pas encore commencé (mais) cela ne saurait tarder". "Nous prenons des dispositions pour affaiblir l'ennemi avant de monter à l'assaut", a-t-il ajouté.

Un militaire, accompagné d'une dizaine d'autres membres des Forces de défense et de sécurité (FDS), a lu un "communiqué numéro 1 du PC du point d'appui" à l'antenne de la RTI. Il y demande, "à l'ensemble des personnels des forces armées", de rejoindre cinq unités situées à Abidjan pour la "protection des institutions de la République".

12h25. Une ONG demande à Ouattara un appel au calme. "Ouattara devrait envoyer un message public sans équivoque à tous ses commandants et à toutes ses forces qui se battent en son nom, selon lequel les représailles, de quel que type que ce soit, seront punies", a écrit Daniel Bekele, directeur Afrique de Human Rights Watch (HRW) dans un communiqué.

12h10 : 1.400 Français et étrangers regroupés. Environ 1.400 ressortissants français et d'autres nationalités ont été regroupés dans le camp militaire français de Port-Bouët à Abidjan, sous la protection de la force Licorne, a indiqué à Paris l'état-major des armées.

Dans le quartier de Cocody, au nord d'Abidjan, "on entend des tirs irréguliers, des coups sourds d'armes lourdes et des rafales d'armes automatiques" autour de la télévision d'Etat RTI, rapporte un résident à l'AFP. Un autre habitant a fait état d'"échanges de tirs" d'armes lourdes et légères autour de l'école de gendarmerie, dans le même quartier.

10h50. Les combats continuent à Abidjan. Des fusillades et des tirs à l'arme lourde retentissent toujours, notamment autour des lieux stratégiques de la ville que sont le palais présidentiel, le siège de la radio-télévision ivoirienne (RTI) ou bien encore des bases militaires. Dans le quartier d'Adjamé, des habitants faisaient état de fortes déflagrations près de la base d'Agban, principal camp militaire dans Abidjan.

09h30. Des "charniers" dans l'ouest ? Le gouvernement du président Alassane Ouattara affirme avoir découvert "de nombreux charniers" dans l’Ouest du pays, accusant les partisans de Laurent Gbagbo d'en être responsables. Le gouvernement Ouattara "tient à informer l’opinion nationale et internationale de la découverte de nombreux charniers dans l’Ouest du pays, notamment à Toulepleu, Blolequin et Guiglo, dont les auteurs ne sont autres que les forces loyales, les mercenaires et les milices de M. Laurent Gbagbo", indique un communiqué.

"C’est un démocrate depuis toujours (...), un homme de conviction(...), il est dans le droit constitutionnel", a déclaré Bernard Houdin, conseiller spécial de Laurent Gbagbo, samedi sur Europe 1. Selon lui, la nuit dernière a été "relativement calme" à Abidjan, et Laurent Gbagbo était encore, "il y a 36h, dans sa résidence" de la capitale.

Laurent Gbagbo n'a, selon lui, "n’a commis aucun crime en Côte d’Ivoire" :

08h10. Soupçons de massacres à Duékoué. Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) annonce des violences intercommunautaires auraient fait au moins 800 morts le 29 mars à Duékoué, dans l'ouest de la Côte d'Ivoire. Ses délégués "se sont rendus sur place les 31 mars et 1er avril pour s'enquérir des besoins de la population locale et recueillir les témoignages sur cet événement. Ils ont également évacué 28 corps vers la morgue locale", indique l'organisation dans un communiqué. Pour l'heure, il n'est pas possible de déterminer exactement qui est responsable du massacre, a noté un porte-parole du CICR, Kelnor Panglungtshang, samedi sur Europe 1, avant d'ajouter : "ce sont principalement des hommes qui ont été tués".

08h05. Des casques bleus amenés à ouvrir le feu. Des casques bleus de l'Onu ont tué au moins cinq soldats fidèles au président sortant Laurent Gbagbo lors d'un accrochage à Abidjan, révèle un document interne aux Nations unies. Un convoi de casques bleus pakistanaise approchait de l'ambassade d'Afrique du Sud lorsqu'il a été attaqué par des éléments des Forces de défense et de sécurité (FDS, fidèles à Laurent Gbagbo).