De nouveaux heurts violents au Brésil

Il y a eu une bataille rangée entre manifestants et forces de l'ordre à Fortaleza.
Il y a eu une bataille rangée entre manifestants et forces de l'ordre à Fortaleza. © Reuters
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Charles Carrasco avec AFP , modifié à
Des affrontements ont éclaté à Fortaleza et à Niteroi. Rio et Sao Paulo ont baissé le tarif de leurs transports.

L’INFO. Le Brésil s’est qualifié pour les demi-finales de la Coupe des Confédérations. Mais cela n’a pas pour autant apaisé la colère des manifestants qui descendent dans la rue sans relâche depuis une semaine pour protester contre la vie chère. Des heurts violents ont encore opposé mercredi manifestants et policiers à Fortaleza, tandis que Sao Paulo et Rio ont cédé à la pression en baissant le tarif des transports dont la hausse avait allumé l'étincelle de la fronde qui embrase le pays.

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Que s’est-il passé ? A Fortaleza, quelque 25.000 protestataires s'étaient massés dès le matin aux abords du stade protégé par un impressionnant dispositif de sécurité. Cela a donné lieu à une bataille rangée : face aux gaz lacrymogènes, les manifestants ont répondu par des jets de pierre. Au moins deux contestataires ont été blessés. Un policier avait le visage en sang après avoir reçu une pierre, selon des photos diffusées par le site G1 de Globo.

Des heurts ont opposé mercredi soir manifestants et policiers à Niteroi, de l'autre côté de la baie de Rio. Des hommes du bataillon de choc, armés de boucliers, ont utilisé des bombes lacrymogènes pour disperser un groupe de manifestants qui essayait de bloquer le pont de 15 km sur la mer qui relie Rio de Janeiro à Niteroi. Les manifestants ont renversé un bus, avant de monter des barricades en bois auxquelles ils ont mis le feu, pour maintenir la police à distance.

Des manifestants ont recommencé à bloquer aussi mercredi des avenues à Sao Paulo, la plus grande ville du pays, au lendemain d'une manifestation de 50.000 personnes où une minorité s'est livrée à des violences et des actes de vandalisme. D'autres manifestations avaient lieu mercredi à Belo Horizonte, Rio Branco en Amazonie.

A Brasilia, les policiers ont tenté de bloquer les manifestants : 

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© Reuters

Des troupes d’élite. Des policiers d’élite sont sur place pour protéger les six villes hôtes de la Coupe des confédérations, grande répétition avant le Mondial de football en 2014.

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Rio et Sao Paulo font machine arrière. Cédant à la pression populaire, les mairies de Sao Paulo et Rio de Janeiro se sont résolues à baisser le tarif des transports en commun, comme d’autres villes avant elles mardi. "Nous allons suspendre l'augmentation et revenir au prix d'avant" des tickets du métro, de train et d'autobus, a annoncé le gouverneur de l'Etat de Sao Paulo, Geraldo Alckmin. "La réduction est une façon de montrer le respect aux personnes qui sont descendues dans les rues pour protester (...). Mais je ne cautionnerai jamais ceux qui pratiquent des actes de vandalisme", a assuré le maire de Rio, Eduardo Paes.

Des manifestations de masse prévues jeudi. Ces annonces sont intervenues à la veille d'une journée  sensible : des manifestations sont convoquées partout dans le pays jeudi. Et notamment à Rio de Janeiro -théâtre lundi soir de scènes destructives-, en marge du match Espagne-Tahiti au stade Maracana.