Chypre : "mamies joueuses" non poursuivies

  • Copié
avec AFP

Les autorités chypriotes ont annoncé vendredi qu'elles renonçaient à poursuivre 42 femmes âgées de 62 à 98 ans qui devaient comparaître courant avril pour avoir parié de l'argent lors d'une partie de cartes entre amies.

Cette décision survient alors que les informations de presse sur les poursuites judiciaires contre ces mamies adeptes du gin rami, passibles de six mois de prison pour s'être livrées à des jeux d'argent illégaux, ont suscité la consternation sur l'île. La radio d'Etat a rapporté que le procureur général Petros Clerides avait demandé une révision le dossier et décidé de suspendre les poursuites.
"Oui, j'ai donné l'ordre de suspendre les poursuites après avoir vu le dossier", a affirmé M. Clerides à la radio, assurant n'avoir eu connaissance de l'affaire qu'à travers des informations de presse. "Si je l'avais su, je n'aurais pas laissé cela arriver", a-t-il assuré.

Parier de l'argent en jouant aux cartes est interdit à Chypre, qui regorge en revanche d'officines de paris sportifs. De nombreux Chypriotes-grecs le font occasionnellement, surtout pendant les vacances de fin d'année. Et les joueuses, septuagénaires pour la plupart, ces femmes avaient été arrêtées par la police dans une maison privée de la ville côtière de Limassol en novembre 2009.
Elles étaient 44 à l'origine et jouaient au gin rami pour de l'argent -- la police avait saisi 100 euros. Deux accusées sont décédées depuis. "Je continue à jouer aux cartes. Cela me fait revivre et mes amies ressentent la même chose", a expliqué au quotidien Phileleftheros la plus âgée, Eftychia Yiasemidou, une ex-institutrice âgée de 98 ans. "Nous jouons pour le plaisir. Nous ne faisons pas de mal à des familles, nous ne privons pas d'enfants d'argent comme le font les grands joueurs", a-t-elle souligné.