Ce qui attend le prochain maire de New York

Michael Blomberg laisse sa place. Mais son successeur devra faire preuve de résistance.
Michael Blomberg laisse sa place. Mais son successeur devra faire preuve de résistance. © REUTERS
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ZOOM - Michael Blomberg laisse sa place. Mais son successeur devra faire preuve de résistance.

En douze ans, il n’a pas pris un jour de congés. Le milliardaire Michael Blomberg s’apprête, mardi, à passer le flambeau de maire de New York. Mais son successeur doit se préparer à avoir un emploi du temps plus que surchargé. Aussi séduisante qu’elle peut paraître, cette fonction nécessite d’avoir des épaules solides et des ambitions limitées, comme le détaille François Durpaire à Europe1.fr.

Le maire à l’américaine, une fonction à part entière. Etre maire de New York, c’est un peu comme être maire de Paris. La ville est divisée en cinq sections ou arrondissements, chacun dirigé par un maire-adjoint (deputy-mayor) : Manhattan, Brooklyn, le Bronx, Queens et Staten Island. Le bureau du maire administre tous les services de la ville, y compris la police et les pompiers, mais aussi les écoles publiques.

"C’est surtout à ce niveau que se fait la différence avec la fonction de maire en France", estime François Durpaire, spécialiste des Etats-Unis. "Un des gros challenge de Giuliani, puis de Bloomberg, a été la sécurité et la baisse de la criminalité dans la ville. Et cela relève du maire et non de l’Etat fédéral", explique-t-il.

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La gestion de l’éducation : un thème clef. Outre la sécurité, le maire de New York, doit aussi gérer l’éducation qui se fait dans les établissements publics. Michael Bloomberg est connu pour avoir énormément développé les "charter schools" qui sont des écoles à gestion privée - mais à financement public. Ces établissements bénéficient d’une large autonomie dans l’enseignement et dans les programmes scolaires.

Les "charter school" ont reçu un très grand soutien de Michael Bloomberg, mais comme elles sont essentiellement fréquentées par des enfants issus de milieux riches, le maire s’est vu reprocher de creuser les disparités. L’éducation est donc l’un des thèmes centraux de campagne du grand favori pour succéder à Bloomberg, Bill de Blasio.

Pas de cumul des mandats ici. Contrairement à la fonction de maire en France, le maire de New York, comme celui de Chicago, Boston, ou n’importe qu’elle autre grosse ville du pays, n’assure que cette fonction et aucune autre. "Le maire de New York ne peut donc pas être député-maire comme cela est le cas en France", souligne le spécialiste.

"Mais la fonction de maire de New York à l’échelle nationale est bien plus importante qu’en France" prévient le spécialiste des Etats-Unis. "D’ailleurs, aux Etats-Unis il n’existe pas de député-maire", ajoute-t-il, avant de souligner que "c’est une fonction qui est suffisamment prenante pour que celui qui la remplit ne fasse que cela".

Le maire ne sera pas président… quoique. Bien que la fonction est prestigieuse, être maire de New York n’est pas un tremplin vers la Maison-Blanche. Rudolph Giuliani, qui a été maire de 1994 à 2001, "a tenté le coup en 2007 mais a échoué", se rappelle François Durpaire. "Il s’était présenté à la primaire républicaine, mais était trop modéré pour être choisi", ajoute l’expert, qui rappelle que la voie pour accéder à la Maison-Blanche est avant tout le Congrès.

"Mais cela ne veut pas dire que le maire de New York n’a pas son mot à dire, au contraire, c’est quelqu’un qui a une parole publique qu’on écoute", prévient-il. Mais pour François Durpaire, rien n’est impossible et un maire de New York pourrait un jour devenir président. Et le spécialiste de souligner que les similitudes sont de plus en plus nombreuses entre la campagne pour les primaires et celle pour la mairie de New York.

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