Des heurts lundi au Cambodge entre la police et des ouvriers du secteur de la confection salariés d'une entreprise sous-traitante de Nike ont fait au moins 23 blessés, rapportent un salarié et un représentant syndical. La police anti-émeute a été déployée pour faire évacuer quelque 3.000 ouvriers, en majorité des femmes, qui bloquaient une route située devant leur usine, propriété de la société cambodgienne Sabrina, dans la province de Kampong Speu, à l'ouest de la capitale, Phnom Penh. "La police a utilisé une matraque électrique pour me frapper sur la tête et si l'on ne m'avait pas tiré de là, je serais mort", a dit un salarié de 28 ans à Reuters, sur son lit d'hôpital.
Sun Vanny, représentant du syndicat Free Trade Union (FTU) à Sabrina, a déclaré qu'une femme enceinte de deux mois avait été blessée par la police et avait perdu son enfant après avoir été projetée violemment au sol. Il a précisé que les ouvriers fabriquant des habits pour Nike étaient en grève et manifestaient depuis le 21 mai. Ils souhaitent que l'entreprise, qui emploie plus de 5.000 personnes, leur accorde 14 dollars (11 euros) de hausse sur leur salaire mensuel de 74 dollars (57 euros) pour couvrir leurs frais de transport, de loyer ainsi que les soins médicaux.
La police et les responsables de la police militaire ont refusé de commenter ces affrontements. Selon le Fonds monétaire international, le secteur de la confection représente 75% des exportations du pays, qui ont atteint 5,22 milliards de dollars (4 milliards d'euros) en 2011.Trois personnes ont trouvé la mort et six autres ont été blessées le 15 mai dans l'effondrement d'un bâtiment d'une usine de chaussures au Cambodge, selon un bilan officiel. Cet incident a fait écho au dramatique effondrement d'un immeuble le mois dernier au Bangladesh, qui a fait plus de 1.100 morts et a focalisé l'attention de la communauté internationale sur la sécurité dans les usines asiatiques, productrices de biens pour des entreprises occidentales.