Burkina Faso : 18 morts dont un Français dans une "attaque terroriste"

Burkina Faso, Ouagadougou, attaque du café Istanbul crédit : AHMED OUOBA / AFP - 1280
Les forces armées quadrillaient encore le quartier du café-restaurant attaqué lundi matin. © Ahmed OUOBA / AFP
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avec agences , modifié à
Au moins deux assaillants ont ouvert le feu sur les clients d'un café de Ouagadougou fréquenté par des expatriés, dimanche. Le bilan final fait état de 18 victimes, dont un Français.

Une "attaque terroriste" lancée par au moins deux hommes armés a été menée dimanche soir contre un café-restaurant à Ouagadougou, au Burkina Faso, faisant 18 morts. Deux assaillants ont été tués par les forces d'intervention. Un Français se trouve parmi les victimes.

Les infos à retenir : 

  • Un restaurant a été pris d'assaut à Ouagadougou dimanche soir.
  • Le bilan final fait état de 18 morts, dont un Français.
  • Deux assaillants ont été abattus par les forces d'intervention.

Comment s'est déroulée l'attaque ?

Les assaillants retranchés dans le café. L'attaque a été lancée dimanche par au moins deux hommes armés qui ont ouvert le feu sur les clients du restaurant Istanbul, sur la grande avenue Kwame Nkrumah de Ouagadougou, particulièrement fréquenté par des expatriés à ce moment de la retransmission d'un match de football. "Aux environs de 21h, une attaque terroriste a touché le restaurant Istanbul", a annoncé le gouvernement dans un communiqué. "Selon des témoins, au moins deux assaillants arrivés à moto vers 21 heures, armés de kalachnikov, ont ouvert le feu sur le restaurant Istanbul", a indiqué un officier de gendarmerie. Un serveur de ce restaurant a lui vu "trois hommes arrivés à bord d'un véhicule 4x4 vers 21h30, (qui) sont descendus du véhicule et ont ouvert le feu sur les clients assis en terrasse".

Sur une vidéo diffusée sur Twitter, on voit des gens s'enfuir en courant et en criant. Puis dans une séquence suivante, on entend des tirs nourris. "On a entendu des coups de feu. Ils ont commencé à tirer sur la terrasse, on est monté par l'escalier jusqu'en haut, on était couchés par terre, les assaillants sont venus, ils ont pointé leurs fusils sur nous (...) je ne comprenais pas leur langue, c'était de l'arabe ou quoi", a déclaré un rescapé interrogé dans un hôpital à Ouagadougou par la télévision nationale.

Un assaut de plusieurs heures. La police a évacué les civils du quartier avant l'arrivée de l'armée et de la gendarmerie qui ont lancé l'assaut. Les forces spéciales ont lancé l'assaut contre les assaillants retranchés dans un étage de l'immeuble vers 22 heures dimanche soir. L'opération a duré toute la nuit, pour se finir vers 9 heures lundi matin. Des opérations "de quadrillage et de vérification des maisons" voisines ont ensuite eu lieu dans la matinée.

Qui sont les assaillants ? "Les deux assaillants étaient très jeunes, de peau claire et noire. Ils sont allés au combat pour mourir", a affirmé la procureur du Burkina Faso, Maïza Sérémé. "Ils se sont remorqués sur une moto pour arriver sur le lieu du crime. Chacun des terroristes était armé d'un AK47. Nous avons retrouvé sur les lieux (...) beaucoup de chargeurs, certains ont été vidés et d'autres étaient pleins", a-t-elle ajouté. L'attaque présumée djihadiste n'a pas été revendiquée pour l'heure, mais son mode opératoire ressemble à celui de l'attentat mené en janvier 2016 contre le café Cappuccino à Ouagadougou, qui avait fait 30 morts dont des étrangers, et revendiqué par al-Qaïda au Maghreb islamique. 

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Quel est le bilan ?

18 morts et une dizaine de blessés. En plus des assaillants, l'attaque a fait 18 morts et une dizaine de blessés, a annoncé le ministre de la Communication du Burkina Faso, Rémi Dandjinou. Les blessés ont été transportés à l'hôpital et certains se trouvaient dans un état critique, selon une source hospitalière à l'AFP.

Des otages relâchés ? Remis Dandjinou a également confirmé lors d'un point presse lundi matin que "des personnes ont été retenues" par les assaillants lors de l'attaque, et que "certaines ont été relâchées", mais sans donner plus de détails.

Une victime française. Parmi les 18 morts figurent sept Burkinabés et huit étrangers, a indiqué le ministre burkinabé des Affaires étrangères, Alpha Barry. Trois victimes sont encore non identifiées. "Outre les sept Burkinabés, on dénombre un Français, une Canadienne, un Sénégalais, un Nigérian, un Libanais, un Turc et deux Koweïtiennes", a précisé Alpha Barry. 

Quelles consignes de la part des autorités françaises ? 

Éviter le secteur.Le quai d'Orsay a indiqué que les Français résidents au Burkina Faso et de passage dans le pays étaient invités à "éviter le secteur" du restaurant attaqué. Dans un communiqué, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères ajoute que l'"ambassade se tient informée de la situation grâce au contact permanent avec les autorités locales. La France est aux côtés du peuple et des autorités burkinabées dans ce moment douloureux et se tient prête à leur porter assistance".

Une enquête confiée à la DGSI. L'enquête de flagrance - habituelle quand des Français sont victimes d'actes terroristes à l'étranger - a été ouverte pour assassinat en lien avec une entreprise terroriste et association de malfaiteurs terroriste. Elle a été confiée à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) et à la Direction centrale de la police judiciaire, a précisé le parquet.

La France aux côtés du Burkina. Emmanuel Macron a condamné cette "attaque terroriste" dans un communiqué diffusé lundi matin. Le président rappelle que la France demeurera engagée aux côtés des pays de la région du Sahel pour poursuivre la lutte contre les groupes terroristes et accélérer la mise en place de la force du G5 Sahel". Emmanuel Macron s'est par ailleurs entretenu avec le président burkinabé pour faire le point sur l'attaque. Les deux chefs d'État "auront tous les deux des contacts dans les prochains jours avec les autres chefs d'État de la région pour poursuivre la mobilisation" du G5 Sahel, a précisé l'Élysée.