Des urgentistes à l'aéroport de Bruxelles après l'attentat. 1:17
  • Copié
GM avec Lionel Gougelot
ATTENTATS - Confrontés à une situation extrême, les médecins de Bruxelles intervenus lors des attentats, doivent faire face à un traumatisme post-catastrophe.
TÉMOIGNAGE

Des scènes terribles, des dizaines de blessés et des morts... Les médecins et urgentistes ont été confrontés à des situations d'une rare violence mardi à Bruxelles, après les attentats qui ont frappé la ville et fait, selon un bilan encore provisoire, une trentaine de morts et plus de 200 blessés. Le médecin-colonel Eric Mergny, urgentiste à l'hôpital militaire de Bruxelles, l'un des premiers à être intervenu à l'aéroport explique à Europe 1 les conséquences possibles des événements vécus par les urgentistes.

Le traumatisme des sauveteurs. Au lendemain des attentats, le traumatisme des sauveteurs et des personnes intervenues sur place est également à prendre en compte. "Pour certains des gens qui sont intervenus sur place, il y a un traumatisme, une gestion post-catastrophe à faire", explique le médecin colonel Eric Mergny. "Il ne faut pas négliger le fait que, même si l'on se sent content d'avoir aidé les gens, il y a un après-coup et ça doit se gérer. Il faut savoir le reconnaître et ne pas se croire plus fort que l'on est en réalité", poursuit l'urgentiste. "Ce sont souvent les gens qui se disent 'non, moi je ne ressens rien', qui sont marqués au plus profond d'eux mêmes", conclut-il.

"C'est l'horreur". "Ce sont essentiellement des blessures de guerre donc en tant que médecin militaire nous avons une certaine expérience de ce type de blessures", explique-t-il. "Ce sont essentiellement, malheureusement, des projections dans le corps des patients et énormément d'amputations. Nous n'avons jamais eu ça", déplore-t-il. "Des femmes, des enfants, des parents qui partent en vacances et tout d'un coup c'est l'horreur pour eux".