Brexit : "Nous sommes dans une impasse", estime Theresa May

"Nous sommes dans une impasse", a déploré vendredi la dirigeante britannique.
"Nous sommes dans une impasse", a déploré vendredi la dirigeante britannique. © AFP
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avec AFP , modifié à
La Première ministre britannique a également jugé le rejet de son plan par l'UE "inacceptable" et a réclamé des propositions. 

La Première ministre britannique Theresa May a estimé vendredi que les négociations du Brexit entre Londres et Bruxelles étaient "dans une impasse", après le rejet par les Européens de la proposition britannique lors du sommet informel de Salzburg. "Nous sommes dans une impasse", a déploré la dirigeante britannique dans une déclaration depuis son bureau de Downing Street. "Il est inacceptable de rejeter la proposition de l'autre partie sans explication détaillée et sans contre-proposition", a-t-elle ajouté, demandant à être traitée "avec respect" par les dirigeants européens.

Le "plan de Chequers" reste "la manière de protéger les emplois". Elle a maintenu que le "plan de Chequers", qui avait été présenté par son gouvernement en juillet et qui prévoit le maintien d'une relation économique étroite avec la création d'une zone de libre-échange pour les biens industriels et les produits agricoles, restait "la meilleure manière de protéger les emplois ici (au Royaume-Uni) et en Europe". Cette proposition doit aussi, selon le gouvernement britannique, permettre de maintenir les échanges économiques sans créer de "frontière physique" entre la province britannique d'Irlande du Nord et la République d'Irlande.

Theresa May attend désormais des alternatives de la part de l'UE. Mais le rejet de ce plan par l'Union européenne revient, de fait, à s'en tenir à la solution dite du "filet de sécurité", convenue en décembre dernier. Cette alternative, dite de "backstop" en anglais, consiste à garantir un alignement réglementaire de l'Irlande du Nord sur l'UE faute d'autre accord. Elle a été exclue par Theresa May. "Comme je l'ai dit aux dirigeants européens, aucune des deux parties ne devrait demander l'inacceptable à l'autre", a-t-elle soutenu. "Nous ne pouvons accepter quoi que ce soit qui menacerait l'intégrité de notre royaume". "Nous avons désormais besoin d'entendre de la part de l'UE ce que sont les vrais problèmes et les alternatives qu'ils proposent", a-t-elle conclu. "D'ici là, nous ne pourrons faire aucun progrès".

Tusk "convaincu qu'un compromis bon pour tous est encore possible". De son côté, le président du Conseil européen Donald Tusk a affirmé "rester convaincu qu'un compromis bon pour tous sur la sortie du Royaume-Uni de l'UE est encore possible", dans un communiqué publié vendredi soir. "La position du Royaume-Uni présentée juste avant et durant la réunion de Salzbourg était étonnamment dure et en réalité sans compromis", a-t-il expliqué. "Sur la question irlandaise ou les règles de la coopération économique, les propositions du Royaume Uni doivent encore être retravaillées", a réaffirmé Donald Tusk. Jeudi, les 27 chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE, réunis à Salzbourg pour un sommet informel, avaient appelé Theresa May à revoir sa copie pour finaliser les négociations du Brexit.

La livre britannique en baisse face à au dollar et à l'euro. La livre britannique, déjà en baisse face au dollar et à l'euro, a brusquement accru ses pertes suite au discours de Theresa May. Vers 13h15 GMT, elle valait 1,3091 dollar contre 1,3265 la veille à 21h GMT, soit une baisse d'environ 1,30%. Un euro s'échangeait à 89,69 pence contre 88,76 jeudi soir (-1,10%). Selon Craig Erlam, analyste pour Oanda, les investisseurs peuvent "potentiellement" interpréter les propos de Theresa May "comme un signe qu'une sortie sans accord est une possibilité réelle et de plus en plus probable".