Après Charlottesville, Boston manifeste contre le racisme

Boston, manifestation, Scott Eisen / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP 1280
La police était déployée en force le long du cortège de manifestants. © SCOTT EISEN / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP
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avec AFP , modifié à
Des milliers de manifestants ont été violemment repoussés par la police à Boston samedi, alors qu'ils venaient protester contre un rassemblement de l'extrême droite.

Des milliers de personnes ont manifesté samedi à Boston pour dénoncer le racisme et l'extrême droite, donnant lieu à des accrochages avec la police une semaine après les violences racistes de Charlottesville. De nombreuses associations avaient appelé à manifester ce samedi à Boston après qu'un groupe, auquel promettaient de se joindre des conservateurs proches de l'extrême droite, eut annoncé un rassemblement dans le centre ville officiellement pour défendre la "liberté d'expression" - une expression devenue symbole de discours anti-politiquement correct, aux relents parfois racistes.

Quelques centaines de personnes tout au plus étaient attendues pour ce rassemblement. Mais alors que la tension était montée toute la semaine aux États-Unis, avec un déboulonnage en urgence de monuments confédérés perçus comme des symboles racistes dans plusieurs villes, la police de Boston, grand bastion progressiste du nord-est, avait été déployée en force pour pouvoir séparer les deux camps.

La police repousse les contre-manifestants. Lorsque les milliers de contre-manifestants - 40.000 selon la police -, dénonçant les "nazis" ou le "Ku Klux Klan", ont convergé dans le centre de Boston, à proximité du "rassemblement pour la liberté d'expression", certains d'entre eux ont été violemment repoussés par les policiers, qui les ont chargés en utilisant matraques et équipement anti-émeute. Certains manifestants ont pris des policiers à partie pour leur reprocher de défendre des "nazis", selon ce photographe. Quelque 27 manifestants ont été arrêtés, mais aucun blessé "grave" n'a été déploré, selon le chef de la police de Boston, William Evans.

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©SPENCER PLATT / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP

"Beaucoup d'agitateurs anti-policiers" selon Trump. Le président Donald Trump, fortement critiqué y compris dans son camp pour ne pas avoir dénoncé clairement les néo-nazis de Charlottesville, a réagi aux images de ces accrochages en tweetant : "Semble qu'il y ait beaucoup d'agitateurs anti-policiers à Boston. Les policiers ont l'air dur et compétent. Merci". Puis, il a de nouveau réagi sur un ton conciliant : "Je veux saluer les nombreux manifestants de Boston qui s'expriment contre l'intolérance et la haine. Notre pays sera bientôt rassemblé !"

Ces accrochages se sont produits alors que le rassemblement conservateur, auquel les autorités municipales avaient imposé des conditions très strictes et une durée limitée à deux heures, était déjà terminé. Les manifestants anti-racistes restaient encore présents dans les rues par milliers, même si après 15h locales (21h en France), eux aussi se dispersaient. La police et les autorités municipales avaient multiplié les appels au calme ces derniers jours, tant les manifestations de Charlottesville du week-end dernier ont créé un climat électrique aux États-Unis.