Berlusconi, un anniversaire au goût amer

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Plana Radenovic
Il Cavaliere, au plus bas dans les sondages, a fêté ses 75 ans, empêtré dans des ennuis judiciaires.

Pas de soirée "bunga-bunga" pour Silvio Berlusconi, qui fête ses 75 ans jeudi. Le président du Conseil a tout de même marqué le coup mercredi soir, lors d’une petite sauterie organisée par Alessandra Mussolini, petite-fille du dictateur fasciste. Là, celui qui dit ne plus fêter son anniversaire depuis ses 50 ans (sic), s’est laissé aller, selon les médias italiens, à des élans de victimisation, d'humeur décidément maussade.

"La loi, identique pour tous. Sauf pour Silvio Berlusconi"

La première salve du Cavaliere était dirigée, comme à l’accoutumée, contre la justice, accusée de mener un complot contre lui. Il a profité d’une allusion à son signe astrologique, la Balance, pour attaquer, rapporte La Repubblica : "la balance en Italie devrait être la justice. La loi identique pour tous. Pour tous, sauf pour un, Silvio Berlusconi". Il aurait ajouté que selon lui, les juges voulaient qu'il termine comme son mentor en politique Bettino Craxi, l'ex-leader socialiste mort en exil en Tunisie alors qu'il faisait l'objet de multiples procédures judiciaires.

Il faut dire que Silvio Berlusconi est embourbé dans trois procès à Milan (affaire Mediaset de fraude fiscale, Mills pour corruption de témoin et Rubygate pour prostitution de mineure). Une enquête est aussi en cours sur ses relations avec un entrepreneur de Bari qui lui aurait fourni des prostituées pour décrocher des contrats avec des entreprises publiques. En outre, il risque un procès pour la publication en 2005 par le journal de sa famille, Il Giornale, d'écoutes téléphoniques couvertes par le secret de l'instruction.

"Est-il possible que toutes les femmes qui viennent chez moi soient des escort et celles qui vont dîner avec ceux de gauche sont des vierges ?", a-t-il ironisé.

"Nous sommes plus forts que Barcelone"

Autre gros souci du président du Conseil italien, la chute vertigineuse de sa cote de popularité. Là encore, il impute le problème aux magistrats : "nos partisans sont déconcertés, ils ont subi les calomnies et la campagne de dénigrement des juges. Mais nous nous reprendrons". Sa seule consolation, la victoire de son club l’AC Milan mercredi : "nous sommes plus forts que Barcelone, nous gagnerons tout", a-t-il enfin souri, selon des proches présents à la fête.

Mais sur sa page Facebook, Silvio Berlusconi demande un tout autre cadeau : "Aujourd’hui c’est mon anniversaire… Dans un moment aussi difficile pour l’Occident, pour l’Europe et pour l’Italie, j’aimerais qu’on mette de côté les divergences et qu’on travaille tous ensemble pour relancer l’économie, et pour mettre l’Italie hors de cette crise".