Bachar el-Assad assure qu'il ne "tue pas"

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avec agences , modifié à
Dans un entretien à ABC News, le président syrien affirme que le soutien du peuple est toujours là.

Bachar el-Assad reste droit dans ses bottes. Le président syrien a affirmé mercredi dans une interview accordée à la chaîne américaine ABC News, qu'il n'était pas responsable de la mort de milliers de manifestants dans son pays.

"On ne tue pas sa population... aucun gouvernement dans le monde ne tue son propre peuple, à moins d'être mené par un fou", a martelé le président syrien concédant toutefois que "quelques erreurs" avaient pu être commises par des membres des forces armées. Interrogé sur le chiffre de 4.000 morts avancé par l'ONU, le président syrien s'est contenté d'ironiser :  "qui a dit que l'ONU était une institution crédible?".

Dans les extraits de l'entretien diffusés mercredi matin, le président syrien apparaît détendu et sûr de son fait, rejetant de "fausses allégations": "Qui a tué qui ? La plupart des gens qui ont été tués sont des partisans du régime, et non l'inverse".

"On ne tue pas sa population":

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S'il concède que des membres des forces armées ont pu aller trop loin dans la répression, c'est pour mieux s'en démarquer : "Il y a une différence entre une répression politique délibérée et quelques erreurs commises par certains responsables. Il y a une grande différence", a insisté Bachar el-Assad. "Il n'y a pas eu d'ordre demandant de tuer ou d'être violent", certifie-t-il.

"J'ai fait de mon mieux pour protéger la population"

Malgré les manifestations organisées depuis mars, l'ancien médecin revendique un soutien populaire. "Si je sens que le soutien du peuple décline, je partirai", assure-t-il avec aplomb. "Je suis devenu président grâce au soutien du peuple".

"J'ai fait de mon mieux pour protéger la population", poursuit-il, interrogé sur d'éventuels regrets qu'il aurait face aux événements. "On ne peut pas se sentir coupable quand on a fait de son mieux. On se sent désolé pour les vies qui ont été perdues, mais on ne se sent pas coupable quand on ne tue pas des gens".

Quant au risque de sanctions internationales, le successeur de Hafez el-Assad depuis avril 2000, les balaye de la main. "Nous sommes visés par des sanctions depuis 30, 35 ans. Ce n'est pas quelque chose de nouveau", ironise-t-il.

Des propos jugés "ridicules"

Interpellé dès mardi sur des éléments de l'entretien rendus publics, un porte-parole du département d'Etat américain avait jugé "ridicule" que Bachar al-Assad "tente de s'abriter derrière je ne sais quel jeu de bonneteau et ose affirmer qu'il n'exerce pas d'autorité dans son pays".

Le porte-parole de la Maison-blanche Jay Carney a jugé mercredi que les propos de Bachar el-Assad n'étaient "pas dignes de foi": "Le monde entier est témoin de ce qui s'est passé en Syrie. Les Etats-Unis et de nombreux pays (...) savent exactement ce qui se produit et qui en porte la responsabilité".