Avion abattu : acte "hostile", dit la Turquie

Le chef de la diplomatie turque Ahmet Davutoglu a ainsi mis en garde Damas de ne pas défier militairement son pays.
Le chef de la diplomatie turque Ahmet Davutoglu a ainsi mis en garde Damas de ne pas défier militairement son pays. © Reuters
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GS et AW avec agences , modifié à
Excluant la guerre, la Turquie a néanmoins averti la Syrie que l'acte ne resterait "pas impuni". 

Le n°2 du gouvernement turc n'a pas mâché ses mots lundi soir à l'égard de la Syrie. "Il n'y a aucun doute que les Syriens ont intentionnellement pris pour cible notre avion dans l'espace aérien international.

"Les données en notre possession montrent que notre avion a été atteint par un missile à guidage laser ou à détection de chaleur", a déclaré le vice-premier ministre Bülent Arinç à l'issue d'un Conseil des ministres consacré à l'incident et qui a duré sept heures.

Le vice-Premier ministre a, par ailleurs, révélé qu'un autre appareil turc avait essuyé des tirs lors des premières heures de l'opération de recherche du F4 abattu vendredi.

"Un acte hostile au plus haut point" qui ne restera "pas impuni"

"Prendre pour cible un avion de cette façon, sans avertissement préalable, est un acte hostile au plus haut point", a encore déclaré le porte-parole du gouvernement qui a assuré que cela "ne restera pas impuni". La Turquie a d'ailleurs menacé d'interrompre ses exportations d'électricité vers la Syrie.

Le vice-premier ministre a toutefois pris soin de préciser que la Turquie, qui compte la deuxième plus grande armée de l'Otan après celle des Etats-Unis, n'avait aucunement l'intention de faire la guerre à qui que ce soit.

"Tout ce qui se révèlera nécessaire de faire le sera dans le cadre du droit international. Nous n'avons aucunement l'intention de faire la guerre à quiconque. Telle n'est pas notre intention", a-t-il martelé.

Trois jours après qu'un avion de chasse turc a été abattu par l'armée syrienne au large de ses côtes, Istanbul hausser chaque jour un peu plus le ton vis-à-vis de la Syrie. 

"L'avion ne volait pas en territoire syrien"

Dimanche déjà, le chef de la diplomatie turque Ahmet Davutoglu avait averti Damas : "personne ne peut se permettre de mettre à l'épreuve les capacités militaires de la Turquie". Ahmet Davutoglu a également assuré que l'avion abattu se trouvait dans l'espace aérien international et non dans l'espace syrien et qu'il n'avait aucun lien avec la crise syrienne. 

Ahmet Davutoglu a cependant reconnu que l'appareil, qui effectuait sans armes une mission d'entraînement, était entré un moment dans l'espace syrien, mais a déclaré qu'il avait été détruit 15 minutes après cette violation involontaire, sans avertissement au préalable. "L'appareil est ensuite tombé dans les eaux syriennes", a-t-il dit.

Réunion prévue avec l'Otan mardi

Le chef de la diplomatie turque a par ailleurs réclamé une réunion urgente de l'Otan de sur le sujet. Une demande acceptée par l'organisation militaire internationale qui se réunira mardi. "

La Turquie doit faire une présentation sur cet incident devant les ambassadeurs des 27 autres pays alliés. De son côté, la Syrie a mis en garde lundi Ankara et l'Otan contre d'éventuelles représailles et expliqué la destruction de l'avion par "une violation manifeste" de sa souveraineté.