Au moins 125 morts en Egypte

Les manifestants réclament le départ du président Hosni Moubarak
Les manifestants réclament le départ du président Hosni Moubarak © Maxppp
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avec agences , modifié à
Malgré le couvre-feu, des milliers de personnes ont manifesté. Un mouvement réprimé dans le sang.

Les heurts sont de plus en plus sanglant. Au moins 125 personnes ont trouvé la mort en Egypte depuis le début des manifestations hostiles au président Hosni Moubarak, selon un dernier bilan provisoire. Des chiffres non par les autorités.

Les manifestants ont bravé le couvre-feu samedi dans tout le pays. Dans le gouvernorat de Beni Souef, au sud du Caire, la police a abattu 17 personnes qui tentaient de s'attaquer à deux commissariats de police et huit personnes ont été tuées dans les manifestations. Huit autres ont été tuées dans des affrontements qui ont entouré une tentative d'évasion à la prison d'Abou Zaabal au Caire.

L'armée appelée en renfort a, de son côté, appelé la population à se protéger des pillages. Des comités de quartier, armés de gourdins et de barres de fer, se sont constitués pour protéger la population des pillards dévalisant les commerces, vandalisant les maisons et semant la terreur. L'opposant le plus en vue, l'ex-chef de l'Agence internationale de l'énergie atomique et prix Nobel de la paix Mohamed ElBaradei, jugeant insuffisantes les nouvelles nominations, a de nouveau appelé Hosni Moubarak à partir sans délai pour le bien de l'Egypte.

Moubarak s'accroche au pouvoir

Alors que la communauté internationale a multiplié les appels aux réformes et à l'arrêt des violences, le rais semble vouloir s'accrocher au pouvoir.

Les annonces du président Moubarak, jugées en deçà des revendications de la population pour de meilleures conditions de vie -lutte contre le chômage et la pauvreté et la liberté d'expression-, n'ont pas entamé la détermination de la rue à le chasser. "Ni Moubarak, ni Souleimane", a réagi la foule. Pour Oussama, l'un des manifestants, "Souleimane est l'homme de Moubarak et cela ne reflète pas un signe de changement".

60% des postes de police incendiés

Samedi, un supermarché du géant français Carrefour a été pillé à la périphérie du Caire. A Rafah, ville frontière avec la bande de Gaza, le siège de la Sûreté de l'Etat de la ville a été attaqué lors d'accrochages entre manifestants et policiers qui ont fait trois morts dans les rangs de la police, selon les témoins. A Ismaïliya, sur le canal de Suez, des heurts violents ont éclaté entre les forces de l'ordre et des milliers de manifestants, selon des témoins. A Alexandrie (nord), deuxième ville de pays, plusieurs commissariats étaient toujours en flammes. Selon les services de sécurité, 60% des postes de police du pays ont été incendiés, dont 17 au Caire.

Les services de téléphonie mobile, coupés vendredi comme l'Internet pour contrecarrer les manifestations, ont été partiellement rétablis samedi en milieu de matinée. Mais l'Internet n'était toujours pas accessible dimanche. Ces deux services ont joué un rôle-clé dans le lancement des manifestations.