Attentat déjoué contre l'opposition iranienne : des soutiens se portent partie civile dont Ingrid Betancourt

Ingrid Betancourt défend l'opposition iranienne.
Ingrid Betancourt défend l'opposition iranienne. © FRED TANNEAU / AFP
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avec AFP
La Franco-Colombienne Ingrid Betancourt et six autres personnes se sont constituées parties civiles après l'attentat déjoué contre un rassemblement de l'opposition iranienne à Villepinte.

Plusieurs participants au récent rassemblement en France du Conseil national de la résistance iranienne (CNRI), visé par une tentative d'attentat, dont l'ancienne otage des Farc en Colombie Ingrid Betancourt et l'ex-chef du gouvernement algérien Sid Ahmed Ghozali, se sont portés mercredi partie civile dans le dossier judiciaire en Belgique. L'annonce a été faite mercredi à Bruxelles par les avocats qui les représentent, à la suite de leur première entrevue avec la magistrate belge qui instruit le dossier à Anvers. 

4 suspects arrêtés. Le 2 juillet, le parquet fédéral belge avait annoncé avoir mis en échec un projet d'attentat à la bombe qui aurait dû frapper, l'avant-veille à Villepinte en région parisienne, le grand rassemblement annuel du CNRI, entité chapeautant les Moudjahidine du peuple (MEK, opposition). Un couple de Belges d'origine iranienne a été arrêté le jour même, le 30 juin, en région bruxelloise, en possession d'environ 500 grammes d'explosif TATP dans sa voiture. Un diplomate iranien en poste à Vienne, Assadollah Assadi, accusé par le CNRI d'être le "commanditaire" de l'attentat, a également été arrêté en Allemagne, tandis qu'un quatrième suspect, interpellé en France, a été remis le mois dernier à la justice belge.

Commandité "au plus haut sommet de l'Etat" iranien. Aux yeux des Moudjahidine et de leurs soutiens, ce "complot" est une illustration du "terrorisme d'Etat" que pratiquerait le régime du président iranien Hassan Rohani. "Il y a une concentration d'indices très forts qui convergent vers la conviction que ce projet d'attentat n'a pas été décidé par quelques têtes brûlées mais a été forcément conçu à un très haut niveau, voire au plus haut niveau de l'Etat iranien", a affirmé l'avocat français William Bourdon, qui défend depuis 15 ans le CNRI.

A ses côtés, son confrère belge Rik Vanreusel a assuré défendre avec lui dans la procédure sept personnes qui étaient présentes à Villepinte pour soutenir les opposants iraniens et se considèrent "victimes potentielles". Outre Ingrid Betancourt et Sih Ahmed Ghozali, il s'agit d'un ancien colonel de l'armée américaine ayant officié en Irak, Wesley Martin, et de quatre parlementaires ou ex-parlementaires de diverses nationalités (américaine, britannique, italienne).