Arabie Saoudite : la flagellation du blogueur reportée

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Noémi Marois avec AFP , modifié à
JUSTICE - Pour des raisons médicales, la flagellation de vendredi a été repoussée à la semaine prochaine.

Une semaine de répit pour Raef Badaoui. Vendredi, ce blogueur saoudien, condamné en novembre 2014 à 1.000 coups de fouet, a vu une partie de sa peine reportée à la semaine prochaine pour raisons médicales. Il avait reçu le 9 janvier dernier les 50 premiers coups. Emprisonné depuis 2012, le blogueur, reconnu coupable d'"insulte à l'islam", a par ailleurs été condamné à 10 ans de prison et à 1.000 riyals d'amende (230.000 euros d'amende). 

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1.000 coups de fouet répartis sur 20 semaines. Vendredi, "le médecin de la prison a estimé que la santé de Raef Badaoui n'autorisait pas sa flagellation aujourd'hui", a expliqué Ensaf Haidar, la femme de Raef Badaoui, jointe au téléphone depuis le Canada où elle a trouvé refuge avec ses trois enfants.

Elle a précisé que son mari souffrait de blessures, suite aux 50 coups de fouet reçus le 9 janvier dernier devant une mosquée de Jeddah.

La peine de 1.000 coups de fouet est répartie sur 20 semaines.

Une peine dénoncée dans le monde. Amnesty International a confirmé ce report, en indiquant  que "le médecin avait conclu que les blessures n'avaient pas encore cicatrisé correctement et que (le militant) ne serait pas capable de supporter une autre séance de coups de fouet". L'ONG en a profité pour dénoncer une nouvelle fois une peine d'"une inhumanité scandaleuse". 

Le Haut Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme, jeudi, a demandé pour sa part au roi Abdallah d'Arabie Saoudite d'offrir son pardon au blogueur, rappelant que la flagellation est "une forme de châtiment cruel et inhumain", interdite par la législation internationale. La Convention contre la torture a pourtant été ratifiée l'Arabie Saoudite. Par ailleurs, l'Europe a jugé cette condamnation "inacceptable" et les États-Unis ont demandé son annulation. 

Un site jugé insultant. Raef Badaoui était l'animateur du site internet Liberal Saudi Network, fermé depuis par les autorités saoudiennes. Il a été le lauréat en 2014 du prix Reporters sans frontières (RSF) pour la liberté de la presse.

Une femme qui militait pour les droits de l'Homme aux côtés de Raef Badaoui, Souad Chammari, avait indiqué lors de sa condamnation que son site avait "critiqué la police religieuse et certains agissements et fatwas (édits religieux)" qui selon elle "portent atteinte à l'essence de l'islam".

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