Arabie saoudite : 18 "extrémistes" condamnés

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avec AFP

Un tribunal saoudien a condamné lundi 18 personnes à des peines allant de 7 mois à 15 ans de prison, notamment pour avoir adhéré à une idéologie extrémiste et combattu à l'étranger, a annoncé l'agence de presse officielle SPA. Ces 18 hommes, dont plusieurs étrangers font partie d'une cellule de 30 personnes actuellement en prison. Les condamnés étrangers seront renvoyés chez eux une fois leur peine purgée et les Saoudiens se verront interdire de quitter le territoire, a ajouté l'agence, citant la décision de la Cour spéciale criminelle de Jeddah. Les 18 accusés ont été condamnés pour plusieurs faits, dont "adoption d'une idéologie takfiri (extrémiste sunnite) et violation de la loi en se rendant sur des terres de sédition pour y combattre", a expliqué SPA. Certains ont aussi "coordonné l'envoi de jeunes jusqu'aux terres de sédition ou fait de faux documents d'identité et hébergé des fugitifs recherchés par les services de sécurité". Ils sont aussi accusés d'avoir conspiré pour tuer un policier en Arabie saoudite, d'"avoir collecté des fonds pour soutenir les combattants en Irak", possédé des armes ou encore voulu "ébranler la sécurité" du royaume. SPA n'a pas donné de détails sur la nationalité des accusés, dont 13 vont faire appel, ni sur les pays désignés par le terme "terres de sédition".

Depuis le début de l'année, les autorités ont multiplié les mises en garde aux Saoudiens tentés de s'engager aux côtés des rebelles syriens, majoritairement sunnites, qui combattent le régime de Bachar al-Assad. Selon des diplomates, des centaines de Saoudiens, peut-être même des milliers, se sont néanmoins rendus en Syrie. Le mufti d'Arabie, cheikh Abdel Aziz Al-cheikh, avait affirmé en avril qu'il n'y avait pas de justification pour le jihad (guerre sainte) en Syrie, où plus de 100.000 personnes sont mortes dans les violences depuis mars 2011, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme. L'implication de Saoudiens dans des groupes jihadistes fait craindre à Ryad la résurgence des attaques meurtrières menées entre 2003 et 2006 par Al-Qaïda dans le royaume.