L'ouragan Maria devient "extrêmement dangereux" et menace les Caraïbes

L'ouragan Maria s'approche de la Martinique, lundi soir heure française.
L'ouragan Maria s'approche de la Martinique, lundi soir heure française. © AFP
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M.L avec AFP , modifié à
Une dizaine de jours après le passage d'Irma, un nouvel ouragan menace la Martinique, la Guadeloupe et, dans une moindre mesure, Saint-Martin et Saint-Barthélémy.

Les éléments laissent peu de répit aux habitants des Caraïbes. Quelques jours après le passage d'Irma, qualifié d'"ouragan du siècle" et qui a fait au moins 84 morts, c'est désormais le cyclone Maria qui menace la région. Il pourrait frapper des zones déjà dévastées ou d'autres plus préservées, mais jusqu'ici utilisées en tant que base arrière par les secours. Europe1.fr fait le point sur la situation lundi soir.

Les informations à retenir : 

  • L'ouragan Maria s'est renforcé en catégorie 4, devenant "extrêmement dangereux"
  • Il s'approche de la Martinique, placée en vigilance "violette"
  • Les îles de Saint-Martin et Saint-Barthélémy sont en alerte rouge 
  • Quelle est la puissance de l'ouragan ?

Aux alentours de 23 heures (à Paris), Maria s'est renforcé en catégorie 4 sur une échelle en comptant cinq, devenant un ouragan "extrêmement dangereux" selon le centre américain d'observation des ouragans (NHC). "L'oeil et le coeur de l'ouragan devraient passer près de la Dominique dans les toutes prochaines heures", précise le NHC dans son bulletin prévisionnel.

  • Quelle est sa trajectoire ?

Lundi en fin d'après-midi, Maria se trouvait à 95 kilomètres à l'est de la Martinique, placée en alerte "violette", qui entraîne le confinement de la population. Selon les prévisionnistes, le phénomène devrait se renforcer en poursuivant sa route vers la Guadeloupe, dans la nuit de lundi à mardi.

Pour cette région, le NHC prévoit des "creux pouvant aller jusqu'à 10 mètres, des vents violents de 150 km/h à 180 km/h, avec des rafales jusqu'à 200 km/h, de fortes pluies pouvant aller jusqu'à 400 mm par endroit qui se poursuivront sur toute la journée de mardi. Ont également été placées en état d'alerte les Îles Vierges britanniques et américaines, Antigua-et-Barbuda, Sainte-Lucie, ainsi que Saint-Eustache et Saba dans les Antilles américaines.

>>> Suivez la progression de Maria en direct sur cette carte :

  • Quelles conséquences pour les populations ?

En Martinique, la population a été appelée à se confiner. A 12h30, déjà 10.000 clients étaient privés d'électricité, soit 5% des foyers de l'île. L'activité économique a été "stoppée", les transports en commun "interrompus", alors que les établissements scolaires et les crèches ont été fermés. L'ouragan a aussi entraîné le report du dépôt des documents de propagande des candidats aux sénatoriales de dimanche. 

En Guadeloupe, le préfet a ordonné l'évacuation des zones à risques. Les écoles, entreprises et administrations resteront également fermées lundi.

  • Saint-Martin et Saint-Barthélemy sont-elles menacées ?

Les deux îles, durement touchées par l'ouragan Irma, ont été placées en alerte rouge, alors que les autorités se préparent pour "l'hypothèse la plus pessimiste". Saint-Martin et Saint-Barthélémy devraient voir passer Maria à 150 km au sud de leurs côtes mardi, selon Météo France.

Mais l'impact pourrait se faire sentir en plusieurs temps : comme l'a rappelé le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb lundi, "la Guadeloupe était le centre logistique à partir duquel nous pouvions alimenter l'île de Saint-Martin et organiser l'ensemble des rotations aériennes et des approvisionnements". Ce "centre logistique" atteint, l'aide humanitaire et les opérations de déblaiement des îles françaises pourraient être ralenties.

  • Quels sont les moyens déployés ?

Après le passage d'Irma, une polémique avait éclaté sur la gestion et l'anticipation de la crise par l'Etat français. "On aurait pu faire davantage, mieux et autrement", avait notamment critiqué l'ancien ministre Victorin Lurel, élu au Conseil régional de Guadeloupe. Pour faire face à l'arrivée de Maria, le gouvernement a donc annoncé l'envoi de 110 militaires de la protection civile en Guadeloupe. 

"Dans les prochaines heures, nous projetons de pouvoir envoyer jusqu'à 400 à 500 personnes pour venir encore en renfort si besoin", a affirmé Gérard Collomb lundi après-midi, alors qu'une cellule interministérielle de crise était mise en place à Paris.