Afghanistan : "un retrait compliqué"

Le départ anticipé des troupes va créer de l'insécurité dans le pays selon un expert.
Le départ anticipé des troupes va créer de l'insécurité dans le pays selon un expert. © REUTERS
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Stéphanie de Silguy et William Galibert , modifié à
ANALYSE - Le départ anticipé des troupes va créer de l'insécurité dans le pays, selon un expert.

"Fin 2012, il n'y aura plus de troupes combattantes", avait réaffirmé François Hollande aux soldats français, le 25 mai à Kaboul. Prévu initialement avant fin 2013, le retrait "non négociable" des 2.000 combattants va donc être nettement accéléré.

Un retrait qui sera toutefois "ordonné et coordonné en bonne intelligence avec nos alliés", avait ajouté le président de la République. Ce dernier reconnaissant que "le retrait ne serait pas facile à organiser, nous devons prendre toutes les précautions".

4 soldats français morts samedi

Mais samedi, un kamikaze s'est fait exploser au passage d'un convoi français, dans la province de la Kapisa, dans l'Est de l'Afghanistan, tuant quatre soldats français et en blessant cinq autres. Une attaque meurtrière qui n'a rien de surprenant, selon Jean-Marc Tanguy, journaliste spécialisé dans les questions de défense.

"Les cibles sont plus faciles qu'avant"

Le départ anticipé des troupes françaises oblige "à grouper les évacuations de bases qui n'étaient pas prévues. Donc la taille des convois augmentent et les cibles deviennent encore plus faciles qu'avant", explique Jean-Marc Tanguy au micro d'Europe1.

Autre problème, "beaucoup d'afghans étaient employés sur ces bases. Le fait qu'ils se retrouvent sans travail les conduit à rallier l'insurrection", analyse le journaliste.

"Aucune forme de pitié"

D'autre part, souligne Jean-Marc Tanguy, "il ne faut s'attendre à aucune forme de pitié". En effet, cette attitude "n'est pas dans leur pratique et il n'y a aucune raison qu'ils ne profitent pas de ces cibles qui leur sont données 'naturellement' en quelque sorte par le retrait des troupes françaises", détaille-t-il.

Enfin, le chef qui a attaqué le convoi sait "qu'on parle de lui en France. C'est donc un héros et il n'y a aucune raison qu'il arrête ce genre d'attaque", précise le journaliste. Et de conclure : "ce retrait complique jusqu'au début de l'automne l'activité militaire en Afghanistan. Il faut s'attendre à d'autres mauvaises nouvelles".