Affaire Litvinenko : quel rôle a pu jouer Poutine ?

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C.C , modifié à
Le grand reporter Axel Gyldén explique quels étaient les liens entre Vladimir Poutine et Alexandre Litvinenko, assassiné au polonium en 2006.

Un rapport d’enquête, rendu public jeudi matin par un magistrat britannique, met directement en cause Vladimir Poutine dans l’empoisonnement de l'ancien officier du FSB Alexandre Litvinenko mort en 2006. Invité de Thomas Sotto, le grand reporter à L'Express Axel Gyldén, a rencontré sa veuve Marina et a longuement enquêté sur cette mort mystérieuse. 

Poutine, ancien patron de Litvinenko au FSB. "Alexandre Litvinenko était un ancien agent des services de renseignement russes qui travaillait sur les crimes économiques dans les années 1990", rappelle Axel Gyldén, invité vendredi de la Matinale d'Europe 1. Un jour, il découvre qu'un complot est organisé au plus haut sommet de l'Etat contre Boris Berezovski qui est à l'époque un oligarque ultra-puissant, l'un des bras droit de Boris Eltsine. Litvinenko le prévient en personne mais celui-ci ne le croit pas. Il prévient alors sa hiérarchie : à cette époque, en 1998, son nouveau patron vient d'être nommé à la tête du FSB, et s'appelle Vladimir Poutine. 

Litvinenko critique Poutine et tombe en disgrâce. Peu après cette entrevue, Litvinenko "commet son premier crime", explique Axel Gyldén. C'est-à-dire une conférence de presse pour dire "le FSB, c'est-à-dire l'ancien KGB, n'est plus là pour nous défendre mais est une organisation dont il faut se défendre". Un peu plus tard, Vladimir Poutine fait une conférence de presse à son tour et "déclare qu'il ne s'agit ni plus ni moins d'une affaire de règlements de compte entre mafieux et délinquants", relate le reporter.

Litvinenko s'enfuit, et meurt empoisonné par un thé. Litvinenko se retrouve en prison à Moscou pour neuf mois. A sa sortie de prison, il s'enfuit, à Istambul, aux Baléares puis à Londres où il est empoisonné en 2006 "en ingurgitant un thé avec un nuage de polonium" après une rencontre avec des agents russes. Le lendemain, dans une lettre posthume, Litvinenko accuse le président russe d'être responsable de sa mort. Un avis que partage David Cameron pour qui le meurtre été "commandité par un État". Pour le Kremlin, toute cette enquête "est une blague".