Affaire Khashoggi : Washington prend de premières sanctions à l'égard des Saoudiens impliqués

Mike Pompeo assure que les États-Unis réfléchissent à prendre d'autres sanctions. (image d'archives)
Mike Pompeo assure que les États-Unis réfléchissent à prendre d'autres sanctions. (image d'archives) © KENA BETANCUR / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP
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avec AFP , modifié à
De premières sanctions ont été prises mardi par les États-Unis dans le cadre de l'affaire Khashoggi, révoquant les visas des Saoudiens impliqués dans le meurtre du journaliste. 

Les États-Unis ont engagé la révocation des visas des Saoudiens impliqués dans le meurtre du journaliste saoudien Jamal Khashoggi au consulat de son pays à Istanbul début octobre, a indiqué mardi le secrétaire d'État américain Mike Pompeo. Par ailleurs, le président Trump a dénoncé l'opération de dissimulation des Saoudiens, qualifiée de "fiasco total".

"Au moins certains individus identifiés". "Ces sanctions ne seront pas les dernières de la part des États-Unis dans cette affaire", a déclaré Mike Pompeo à des journalistes, précisant que Washington avait "identifié au moins certains des individus" ayant pris part à l'opération qui a coûté la vie au collaborateur du Washington Post.

"Nous engageons des actions appropriées qui incluent une révocation de visas, une mise sous surveillance de visas et d'autres mesures", a-t-il expliqué. Cette mise sous surveillance signifie que les suspects seront répertoriés comme inadmissibles, au cas où ils tenteraient d'entrer aux États-Unis.

"Explorer des mesures supplémentaires". "Nous continuerons d'explorer des mesures supplémentaires à l'encontre des personnes tenues pour responsables" de la mort de Khashoggi, a poursuivi le chef de la diplomatie américaine, affirmant que l'administration "montre très clairement que les États-Unis ne tolèrent pas ce genre d'action pour réduire au silence Jamal Khashoggi, un journaliste, par la violence". Il a refusé de donner le nombre de Saoudiens concernés par ces mesures punitives, mais a précisé qu'ils étaient issus "des services de renseignement, de la cour royale, du ministère des Affaires étrangères et d'autres ministères saoudiens".

Dans la soirée, Donald Trump a affirmé que le prince héritier Mohammed Ben Salmane, avec qui il a dit avoir échangé lundi, lui avait assuré ne pas être impliqué dans le meurtre du journaliste. "Il a fermement dit qu'il n'avait rien à voir avec cela, c'était à un niveau inférieur", a déclaré le président américain lors d'une réunion avec des chefs militaires.

L'opération de dissimulation des Saoudien, un "fiasco total", selon Trump. Néanmoins Donald Trump croit-il à la version donnée par les Saoudiens selon laquelle il s'agirait d'une rixe qui aurait mal tourné ? "Je veux d'abord connaître les faits", a-t-il répondu, avant de critiquer l'opération elle-même mais aussi, de façon plus surprenante, la manière dont elle a ensuite été dissimulée.

"Ils avaient un très mauvais projet à l'origine, il a été très mal exécuté et l'opération de dissimulation a été l'une des pires de l'histoire des opérations de dissimulation", a-t-il déclaré depuis le Bureau ovale. Le meurtre et sa dissimulation sont d'après lui "un fiasco total".

Ryad reste un allié de Washington. Selon Mike Pompeo, les autorités américaines examinent également l'opportunité d'agir en vertu de la loi dite Magnitsky, qui restreint la liberté de mouvement et gèle les avoirs aux États-Unis des individus et entités accusés d'enfreindre les droits de l'homme. Plusieurs élus américains ont exhorté le président Donald Trump à prendre des sanctions dures. Mike Pompeo a réitéré que les États-Unis considéraient toujours l'Arabie saoudite comme une alliée, disant que Donald Trump et lui-même n'étaient "pas contents" d'agir contre le royaume. Le président turc Recep Tayyip Erdogan a fait le point mardi sur l'enquête, décrivant un "meurtre sauvage" qui a été "planifié" pendant plusieurs jours et mis à exécution par une équipe de "15 agents".