Achats d'armes russes : Pékin "indigné" par les sanctions des États-Unis

Les États-Unis ont appliqué des sanctions financières à la Chine, qui se dit "indignée".
Les États-Unis ont appliqué des sanctions financières à la Chine, qui se dit "indignée". © BRENDAN SMIALOWSKI / AFP
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avec AFP , modifié à
Les États-Unis ont appliqué des sanctions financières à la Chine jeudi pour avoir acheté des armes russes, ce qui "indigne" Pékin.

La Chine a fait part vendredi de sa "grande indignation" après les sanctions prises à son encontre par les États-Unis pour les achats d'armements passés par Pékin à la Russie.

Un geste qui "nuit aux relations entre la Chine et les États-Unis". Washington a annoncé jeudi soir avoir sanctionné pour la première fois une entité étrangère pour avoir acheté des armes russes, à savoir une unité de l'armée chinoise qui a acquis des avions de chasse et des missiles sol-air.

"Ce geste des États-Unis viole gravement les principes fondamentaux des relations internationales et nuit sérieusement aux relations entre les deux pays et leurs armées", a déclaré lors d'un point de presse le porte-parole de la diplomatie chinoise, Geng Shuang, précisant que Pékin avait d'ores et déjà protesté auprès de Washington. "Nous appelons fermement les États-Unis à rectifier immédiatement cette faute et à retirer ces soi-disant sanctions. Autrement les États-Unis devront en payer les conséquences", a-t-il averti.

La Russie, un "partenaire de coopération stratégique". Geng Shuang a également a rappelé que la Russie était "un partenaire de coopération stratégique" de Pékin. Cette coopération vise à défendre "les intérêts légitimes des deux pays ainsi que la paix et la stabilité régionales", sans viser "aucune tierce partie", a assuré Geng Shuang.

Washington menace "la stabilité mondiale", selon la Russie. Au même moment, Moscou a accusé Washington de "jouer avec le feu" dans cette affaire et de menacer "la stabilité mondiale". "Il serait bon de se souvenir d'une notion comme la stabilité mondiale, qu'ils ébranlent de manière irréfléchie", a déclaré le vice-ministre russe Sergueï Riabkov dans un communiqué, ajoutant que "jouer avec le feu est stupide car cela peut devenir dangereux". Selon le vice-ministre, il existe aux États-Unis "un plaisir national à prendre des mesures anti-russes", calculant qu'il s'agit du 60ème round de sanctions contre la Russie depuis 2011.

Des sanctions appliquées à la Chine... Washington a imposé des sanctions financières ciblées contre une unité-clé du ministère chinois de la Défense, Equipment Development Department, et son directeur, Li Shangfu, pour l'achat d'avions de combat Soukhoï Su-35 fin 2017 et d'équipement lié au système de défense antiaérienne russe S-400 début 2018. 

... et à la Russie. Les États-Unis ont en outre placé 33 personnes et entités russes supplémentaires, dans les secteurs militaire et du renseignement du gouvernement de Moscou, sur leur liste noire des individus et entités avec lesquels toute transaction est interdite en matière d'armement, sous peine de sanctions. Parmi les nouveaux venus de la "liste noire" américaine, on trouve Igor Korobov, le patron du GRU, le service de renseignement militaire russe. L'organisation paramilitaire Wagner et son financier Evgueni Prigojine, un homme d'affaires proche du président Poutine, sont également sanctionnés.