Accord pour créer le plus grand sanctuaire marin en Antarctique

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L'océan Antarctique, riche de plus de 10.000 espèces uniques, est menacé par les activités humaines. (Image d'illustration) © EITAN ABRAMOVICH / AFP
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avec AFP , modifié à
D'une superficie de 1,55 million de km2, il sera situé dans la mer de Ross, une grande baie côté Pacifique et sous juridiction néo-zélandaise.

Le plus grand sanctuaire marin au monde, destiné à protéger la zone immaculée de l'Antarctique, va être créé aux termes d'un accord obtenu vendredi en Australie, après des années de négociations.

1,55 million de km2. L'accord, conclu lors de la réunion annuelle de la Commission pour la conservation de la faune et de la flore marines de l'Antarctique (CCAMLR) à Hobart, sur l'île de Tasmanie, permettra la création d'une zone protégée dans la mer de Ross, une immense baie côté Pacifique sous juridiction néo-zélandaise. Ce projet était présenté par les États-Unis et la Nouvelle-Zélande. Cette baie s'étendra sur une superficie de plus de 1,55 million de km2, dont 1,12 interdit à la pêche, selon le ministre néo-zélandais des Affaires étrangères Murray McCully.

10.000 espèces uniques. L'océan Antarctique, qui représente 15% de la surface des océans, abrite des écosystèmes exceptionnels, riches de plus de 10.000 espèces uniques, en bonne partie préservés des activités humaines mais menacés par le développement de la pêche et de la navigation.

 

La mer de Ross, le "dernier océan". La mer de Ross est située dans une vaste baie dans le continent antarctique, donnant sur le Pacifique. Elle fut découverte en 1841 par l'explorateur James Clark Ross, elle a depuis été le point de départ de nombreuses expéditions sur le continent blanc. Parfois surnommée "le dernier océan", cette mer est considérée comme le dernier écosystème marin intact, ou quasi intact, de la planète. Elle n'a eu que peu souffert de l'influence humaine. Aucune extraction minière n'y a été conduite, aucune pollution majeure ne l'a souillée, aucun scénario de décès massif "mystérieux" d’espèces et aucun poisson n'a été pêché au point de ne plus pouvoir reconstituer ses stocks. Elle abrite 40% de la population mondiale de manchots Adélie, un quart de la population mondiale de manchots empereurs, un tiers de la population de pétrels antarctiques, des milliers de baleines de Minke, d'orques, de phoques de Weddell, de phoques crabiers ou encore de léopards des mers, selon l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).