À Raqqa, le rôle "décisif" des femmes combattantes

Femme combattante Syrie Irak coalition 1280
Les femmes combattantes des forces de libération sont montées au front à l'heure des combats.
  • Copié
Gwendoline Debono, édité par R.Da. , modifié à
Pour Jihane Cheikh Ahmed, porte-parole des Forces démocratiques syriennes interrogée par Europe 1, les femmes avaient le "devoir" de s'engager dans la lutte contre Daech, notamment en participant aux combats.
TÉMOIGNAGE

Elles ont joué un rôle dans la chute de Raqqa, capitale du groupe Etat islamique. Les femmes combattantes des forces de libération sont montées au front à l'heure des combats. Gwendoline Debono, envoyée spéciale d'Europe 1 en Syrie, a rencontré Jihane Cheikh Ahmed, porte-parole de l'offensive menée par la coalition militaire syrienne, et devenue dans la région l'incarnation de l'émancipation féminine face aux diktats misogynes et avilissants de l'islamisme radical.

"Un devoir, en tant que femmes". Avant même le début des combats, Jihane Cheikh Ahmed était un symbole. D'abord parce qu'elle est originaire de Raqqa, enfin parce que c'est elle qui, vêtue de son treillis, a lancé la bataille devant les caméras du monde entier en tant que porte-parole des Forces démocratiques syriennes. Quatre mois plus tard, la jeune commandante kurde est épuisée : "La libération de Raqqa est un moment historique. Nous devions nous impliquer parce que Daech a enlevé des femmes pour les réduire en esclavage, et parce que nous avions un devoir, en tant que femmes, dans la libération de Raqqa", fait-elle valoir auprès d'Europe 1. "Les femmes ont été exemplaires dans cette bataille, et décisives dans la victoire", se félicite Jihane Cheikh Ahmed.

Des combattantes martyres. Très politique, elle a conscience que son discours féministe plaît au public occidental. pourtant, il ne s'agit pas seulement de communication ; à Raqqa, une trentaine de combattantes kurdes sont mortes sur le front. Elles étaient artilleurs, démineurs ou encore snipers. Les portraits de ces femmes sont accrochés dans le bureau de Jihane Cheikh Ahmed.

"Daech voit la femme comme une petite chose fragile et incapable de faire quoi que ce soit. mais regardez ces martyres…", lance-t-elle sous cette galerie de photographies. "Lorsque les hommes de Daech tombent sur nos unités, ils réalisent qui sont nos femmes combattantes. Elles ont de la volonté, leur mot à dire ! Après des années à nous combattre, certains admettent qu'il est difficile de nous affronter", assure-t-elle. "Avec nos armes, nous poursuivons un idéal : l'émancipation de toutes les femmes de la région", conclut la responsable.