A Mossoul, première messe de Noël après trois années de règne djihadiste

Mossoul est, où se trouve l’église Saint Paul, est la partie la moins touchée de la ville. (Photo d'illustration.)
Mossoul est, où se trouve l’église Saint Paul, est la partie la moins touchée de la ville. (Photo d'illustration.) © DIMITAR DILKOFF / AFP
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avec AFP
Devant l'église Saint Paul, un important déploiement des forces de sécurité était visible, de même que sur les axes menant à l'édifice religieux situé dans la partie est de la ville.

L'église Saint Paul de Mossoul a de nouveau résonné dimanche de chants de Noël pour la première fois depuis 2013 dans cette ville reprise en juillet au groupe Etat islamique (EI) au terme de neuf mois de sanglants combats.

"Relancer la vie chrétienne". Dans l'édifice religieux où des tentures rouges et blanches cachaient en partie les stigmates de la guerre, le patriarche chaldéen Mgr Louis Sako a appelé les dizaines de fidèles à prier pour "la paix et la stabilité à Mossoul, en Irak et dans le monde". "Célébrer cette messe à Mossoul est important pour relancer la vie chrétienne" dans la deuxième ville d'Irak et sa région où vivait une importante minorité chrétienne, affirme Farqad Malko, une chrétienne revenue il y a peu. Comme la grande majorité de ses coreligionnaires, elle avait fui à l'été 2014 sa maison face à la percée fulgurante des djihadistes qui avaient installé leur "califat" à cheval sur l'Irak et la Syrie voisine, faisant de Mossoul leur "capitale" irakienne. Peu sont revenus depuis. Mais Farqad Malko, vêtue de noir et de blanc, elle, a tenu "à travailler à Mossoul et à y assister aux messes".

Forces de sécurité. Au milieu de cierges, de sapins de Noël et de drapés blancs tendus pour fermer les encadrements de vitraux soufflés par les combats et les explosions, des habitants musulmans de Mossoul s'étaient mêlés aux chrétiens, ainsi que des responsables des autorités locales et des institutions militaires. Devant l'église, un important déploiement des forces de sécurité était visible, de même que sur les axes menant à l'édifice religieux situé dans la partie est de la ville, la moins détruite à l'issue d'une des plus dures guérillas urbaines des temps modernes. Des blindés et des véhicules militaires étaient stationnés aux abords de l'église, où la photo d'un "martyr" chrétien de Mossoul tué par les djihadistes était accrochée, rappelant aux fidèles les trois années de règne auto-proclamé du "califat". Durant cette période, les minorités religieuses, en particulier les Yazidis et les chrétiens chaldéens et syriaques de la plaine de Ninive, ont été persécutés par les djihadistes, entraînant un exode massif.