Lesbos : le pape veut ramener des migrants avec lui

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Le Pape François et le Premier ministre grec, Alexis Tsipras.
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avec AFP et Arianne Lavrilleux , modifié à
Le souverain pontife a exprimé samedi le souhait de ramener au Vatican des réfugiés arrivés sur l'île grecque de Lesbos. 

De la parole aux actes. Le pape François, qui en appelle régulièrement à accueillir décemment les migrants, a exprimé samedi le souhait de ramener au Vatican des réfugiés arrivés sur l'île grecque de Lesbos, où il effectue samedi une visite.

Trois familles. Selon l'organe grec de coordination de la politique migratoire (SOMP), le souverain pontife voudrait en effet ramener avec lui une dizaine de réfugiés. Ils appartiennent à des "groupes vulnérables" et "sont arrivés à Lesbos avant la mise en vigueur de l'accord UE-Turquie", ouvrant la voie au renvoi des arrivants en Turquie, a indiqué le SOMP, sans plus de détails. Selon la télévision publique ERT, il s'agit de trois familles hébergées au camp ouvert de Kara Tepe et qui ont été tirées au sort.  Selon l'agence de presse grecque Ana, le pape veut ramener ces réfugiés, une dizaine au total, à bord de son avion, lors de son départ dans l'après-midi de Lesbos. Le SOMP n'a toutefois pas confirmé ces modalités.

 

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© LOUISA GOULIAMAKI / AFP

 

Tsipras se moque de la "chrétienté". Le pape se rend samedi sur la troisième plus grande île grecque, pour voir de ses propres yeux le sort réservé aux migrants. Pas moins de 3.000 d'entre-eux vivent dans des conditions précaires, dans le camp de Moria. A son arrivée samedi matin, François a remercié le peuple grec pour sa "générosité" envers les réfugiés. Alexis Tsipras, le Premier ministre grec, a salué le "Saint Père" dès sa sortie. Le dirigeant de gauche radicale lui a répondu que la Grèce n'avait pas démérité malgré la cure d'austérité imposée par l'Europe. Alexis Tsipras a ensuite ironisé, en ajoutant : "au nom de la chrétienté, les pays européens ont érigé des murs et des barrières".

"Vous n'êtes pas seuls". Le Pape a ensuite visité l'allée principale du camp de Moria, où des plantes ont été ajoutées à la hâte, histoire de faire bonne figure. Le souverain pontife a ensuite fait un discours devant 250 migrants, avant de discuter avec une dizaine d'entre-eux, le temps du déjeuner. "Chers amis, je veux vous dire que vous n'êtes pas seuls (...). Ne perdez pas espoir !", a déclaré le pape François, avant d'exhorter le monde à répondre à cette crise "de manière digne".