A 66 ans, elle accouche de jumeaux

En Ukraine, de nombreuses agences font la promotion de "baby pack".
En Ukraine, de nombreuses agences font la promotion de "baby pack".
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avec Laure Dautriche , modifié à
Une retraitée suisse est allée en Ukraine pour recevoir un don d'ovocytes.

C'est désormais la mère suisse la plus âgée. Une femme pasteur de 66 ans à la retraite a donné naissance à des jumeaux à l'hôpital des Grisons à Coire, selon le journal Sonntags-Blick. Elle bat ainsi le record dans son pays d'une autre femme de 64 ans qui, en 2010, avait donné naissance à une fille. Le record du monde est lui détenu par une Indienne de 70 ans.

Un don d'ovocytes en Ukraine

Pour satisfaire son désir d'enfant, cette femme, qui n'a jamais été mariée et qui vivait seule, a dû se rendre en Ukraine où le don d'ovocytes est autorisé alors qu'en Suisse, il est interdit. L'an dernier, elle décide donc de quitter son petit village de Grüsch, dans les montagnes suisses, pour cette ex-république soviétique. En Ukraine, de nombreuses agences font la promotion de "baby pack" et elle a donc pu obtenir facilement un don de spermes et un don d'ovocytes avant de se faire implanter un embryon.

Neuf mois plus tard, elle accouche par césarienne de deux petits garçons : Michael et Josua. "C'est incroyable ce que peut faire la médecine aujourd'hui", a confié la mère au journal suisse Sonntags-Blick. Elle affirme par ailleurs qu'elle élèvera seule ses deux fils.

En France, l'opération aurait été interdite

Heureusement pour elle, elle n'a pas eu de complications car accoucher à cet âge, c'est prendre beaucoup "de risques", affirment les spécialistes. La mère peut avoir des problèmes cardio-vasculaires ou des risques d'hémorragie pendant l'accouchement.

En Suisse, on compte de plus en plus de grossesses tardives, rapporte Le Matin. Au cours des cinq dernières années, au moins quatre mères ont accouché au-delà de 60 ans. "D’une manière générale, il y a un désir de grossesse qui intervient plus tard que par le passé. On se sent jeune plus tard ", explique le Pr Olivier Irion, médecin-chef du département de gynécologie et obstétrique aux Hôpitaux universitaires de Genève. "Les évolutions technologiques génèrent aussi une certaine demande", complète le spécialiste.

Aujourd'hui, peu de pays européens acceptent de faire ce genre d'interventions, passé un certain âge. En France, l'opération aurait été interdite. L'âge limite pour recevoir des ovocytes y est fixé à 43 ans.