UE : Vike-Freiberga n’y a "pas vraiment cru"

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Candidate malheureuse à la présidence de l’UE, l’ancienne présidente lettonne regrette le manque de transparence des institutions.

Pour elle comme pour tous les observateurs, l’échec de Vaira Vike-Freiberga dans sa tentative d’être élue présidente de l’Union européenne n’est pas une surprise. L’ancienne chef d’Etat de la Lettonie a elle-même admis vendredi sur Europe 1 n’y avoir "pas vraiment cru" face au grand favori, finalement élu, le Belge Herman Van Rompuy. Mais cela ne l’empêche pas de vouloir continuer d’œuvrer pour améliorer l’institution.

Et si elle s’est présentée, c’est d’abord pour faire exister les petits pays de l’Union. "Il était important de faire état de présence, surtout de la part de mon pays et des nouveaux pays membres, de toute cette partie qui a longtemps été coupée de l’Europe. Nous célébrons cette année les 20 ans du Grand changement, et ça me paraissait pertinent d’accepter la proposition de notre premier ministre de me présenter", a-t-elle expliqué.

Désormais, l’ancienne président lettonne, âgée de 71 ans, va se consacrer à améliorer le fonctionnement de l’Union. "Je participe au groupe de réflexion sur l’avenir de l’Europe, indique Vaira Vike-Freiberga. Elle me tient à cœur, cette Europe que j’ai perdu enfant à cause de toutes les péripéties que nous avons connues, nous les gens de ma génération. Nous réfléchissons sur l’avenir de l’Europe et j’espère que nous sortirons un rapport l’année prochaine qui aura du bon sens et qui peut-être va inspirer les autres Européens à plus songer à notre avenir."

Vaira Vike-Freiberga regrette en premier lieu le manque de clarté et de transparence de l’Union. "Il faut présenter plus d’ouverture, de respect envers les citoyens pour leur permettre part exemple de connaître la liste des candidats qu’on envisage. Qu’on ne se cache, pas, qu’on ne fasse pas de la fausse modestie. Au lieu d’avoir ces mystérieuses sources diplomatiques qui nous disent de l’information ou de la désinformation. Pourquoi ne pas avoir plus de franchise et plus d’ouverture?"

Enfin, celle que le magazine Forbes avait classée comme la 48e femme la plus puissante du monde en 2005 a appelé de ses vœux à une véritable politique concertée. "C’est un défi pour l’Europe. Si on veut être entendu plus haut et plus fort, eh bien même nos grands ne seront pas assez grands très longtemps à moins de se concerter et de parler d’une voix commune", assure-telle. Et puis, cela arrangerait Barack Obama, qui ne serait pas embarrassé au moment de décrocher son téléphone pour savoir qui joindre. "Je crains que ne ce soit une question délicate pour lui", sourit Vaira Vike-Freiberga. "Il aura, je le crains, la tendance de parler aux représentants des grands pays."

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