Teresa Lewis, 72 de QI, a été exécutée

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Europe1.fr (avec agences) , modifié à
Teresa Lewis a reçu une injection mortelle jeudi, aux Etats-Unis, pour un double meurtre.

Symbole de la lutte contre la peine de mort pour les abolitionnistes, Teresa Lewis a été exécutée jeudi peu après la tombée de la nuit en Virginie, aux Etats-Unis. Le décès a été prononcé à 21h13, heure locale, à la prison de Greensville, à Jarratt. Elle est ainsi devenue la 12e femme exécutée aux Etats-Unis depuis le rétablissement de la peine de mort en 1976, et la première femme en Virginie depuis 1912.

Cette femme de 41 ans, à la limite de la maladie mentale avec un QI de 72, avait été reconnue coupable pour avoir commandité les meurtres de son mari et du fils de celui-ci.

"Je t'aime Kathy"

Les derniers mots de Teresa Lewis ont été pour sa fille : "Je veux juste que Kathy sache que je l'aime et que je suis vraiment désolée". Des journalistes ayant assisté à l'injection mortelle ont indiqué qu'elle semblait "nerveuse" et "effrayée" en entrant dans la salle où s'est déroulée l'exécution.

3 condamnés pour ce double meurtre

Teresa Lewis avait avoué avoir laissé ouvert, en octobre 2002, la porte de la caravane où elle vivait pour que deux complices, respectivement âgés de 19 et 22 ans, y pénètrent et tuent par balle son mari et le fils de celui-ci, un militaire âgé de 25 ans. L'objectif était d'empocher les assurances-vie des deux hommes. La mère de famille avait rencontré ses complices au supermarché, l'un d'entre eux était devenu son amant et elle avait encouragé sa fille de 16 ans à entamer une relation avec le plus jeune.

Tous trois ont plaidé coupable du double meurtre. Les deux auteurs ont été condamnés à la prison à vie mais Teresa Lewis - qui avait renoncé à un procès en bonne et due forme - a été considérée par son juge comme l'instigatrice des meurtres, "la tête du serpent" avait-il estimé, et envoyée dans le couloir de la mort.

Capable ou pas capable ?

Seulement, nombreux étaient ceux qui ne cessaient de rappeler qu'avec un QI de 72, Teresa Lewis se situait à la frange de la maladie mentale, la rendant incapable de concevoir un tel plan. Ses soutiens, faisant d'elle un cas d'école, accusaient son amant, qui s’est suicidé en prison.

L’homme voulait devenir tueur à gage. Il était doué d'une intelligence au dessus de la moyenne et a avoué dans une lettre adressée en 2003 à une amie avoir pensé les meurtres. Elle était "exactement ce que je recherchais, une salope qui s'était mariée pour l'argent à qui j'allais faire facilement tourner la tête", avait-il écrit.

Pas de clémence pour démence

Cette peine est d’autant plus incompréhensible pour ses défenseurs, étant donné que la Cour suprême a rigoureusement interdit en 2002 l'exécution de condamnés présentant un retard mental.

Le dernier recours de la condamnée avait été rejeté dans la journée de mardi par la Cour suprême des Etats-Unis. Et le gouverneur conservateur de Virginie, Bob McDonnell, avait aussi refusé d'accorder sa grâce. Cet Etat est le plus actif en terme d'exécutions aux Etats-Unis après le Texas depuis 30 ans, et n'a pas mis à mort de femme depuis près d'un siècle.

Le cas de Teresa Lewis s'était propagé jusqu'en Iran, où le président iranien Mahmoud Ahmadinejad avait fait un parallèle avec l'affaire de l'Iranienne Sakineh Mohammadi-Ashtiani. Le cas de cette femme, condamnée à la lapidation dans une affaire mêlant adultères et participation au meurtre de son mari par l'un de ses amants, a soulevé une forte émotion en Europe et aux Etats-Unis. Mahmoud Ahmadinejad avait dénoncé lundi le "silence des médias" sur cette condamnation.