Syrie : Paris n'y croit pas

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avec agences , modifié à
Les observateurs arabes à Homs ont décrit une situation satisfaisante. La France exige plus.

Alors que le chef des observateurs arabes a jugé mardi une première visite à Homs "très bonne", Paris reste sceptique. Le ministère des Affaires étrangères français estime qu'il n'est pas possible de faire une évaluation sérieuse de la situation en aussi peu de temps.

La mission des observateurs de la Ligue arabe, qui a commencé mardi à Homs, un bastion de la révolte contre le régime syrien, ne convainc en effet pas pour l'instant les diplomates français. Le même jour, 70.000 habitants manifestaient dans les rues de la ville et les forces de sécurité de Bachar el-Assad tuaient 20 civils dont 8 à Homs, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

"Quelques observateurs de la Ligue arabe ont pu être brièvement présents hier (mardi) à Homs. Leur présence n’a pas empêché la poursuite de la répression sanglante dans cette ville", a ainsi rappelé mercredi Bernard Valero, porte-parole du Quai d'Orsay.

"Tentative de manipulation"

"La brièveté de leur séjour n'a pu leur permettre d'apprécier la réalité de la situation prévalant à Homs", a-t-il ajouté.

"Les observateurs de la Ligue arabe doivent pouvoir retourner sans délai dans cette ville martyre, y circuler partout librement et y avoir tous les contacts nécessaires avec les populations", a-t-il poursuivi.

Comme la veille, le porte-parole du ministère français a rappelé que la communauté internationale resterait "vigilante face à toute tentative de dissimulation ou de manipulation", "habituée aux manoeuvres dilatoires du régime de Damas".

Nouvelle visite à Homs mercredi

Quelques heures plus tard, on apprenait que les observateurs de la Ligue arabe, qui avaient prévu dès mardi de retourner à Homs, ont finalement pu accéder à certains quartiers rebelles de la troisième ville du pays. Ces derniers se sont ainsi rendus à Baba Amron dans le centre de la ville, et à Bab Sebaa, où le régime avait préparé un défilé de partisans du président syrien.

Dès mercredi soir, les observateurs arabes doivent se déployer dans d'autres villes du pays : à Deraa (sud), Idleb et Hama (nord), trois autres bastions de la contestation, ainsi qu'autour de Damas. Le général soudanais Mohammed Ahmed Moustapha al-Dabi, chef de cette mission, a par ailleurs annoncé l'arrivée de 16 observateurs arabes supplémentaires "jusqu'à couvrir toute la Syrie".