Syrie : 5 morts lors de manifestations

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avec AFP , modifié à
Des dizaines de milliers de manifestants anti-régime ont défilé dans plusieurs villes.

La Syrie ne connaît pas de répit malgré l'entrée en vigueur, il y a un peu plus de 24 heures, d'un cessez-le-feu. Des dizaines de milliers de manifestants défilaient vendredi à travers la Syrie pour réclamer la chute du régime du président Bachar al-Assad, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme. Et en marge de ces manifestations, cinq personnes au moins ont été tuées à Hama, à Salqine et à Nawa.

Déjà vendredi matin, des combats entre soldats de l'armée syrienne et rebelles avaient éclaté vendredi matin dans la région d'Idleb. "Des combats à la mitrailleuse lourde se déroulent à Khirbet al-Joz, située à la frontière turque, entre soldats du régime et déserteurs", a raconté Rami Abdel Rahmane, président de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Des forces syriennes dans les agglomérations

Selon cet organisme, deux soldats, qui tentaient de disperser un rassemblement, ont été tués jeudi par des déserteurs qui assuraient la protection de manifestants. "Des chars et des transports de troupes blindés de l'armée" s'étaient déployés dans cette région auparavant, a précisé Rami Abdel Rahmane, soulignant que les soldats avaient lancé l'assaut et que les déserteurs avaient répliqué.

L'agence officielle Sana fait état pour sa part de quatre morts tués par "des groupes terroristes".

Une trêve précaire était pourtant entrée en vigueur jeudi à 2 heures, conformément au plan de paix de l'émissaire international Kofi Annan. Mais pouvoir et opposition armée avaient déjà rapidement signalé des violations. Les forces gouvernementales syriennes ne se sont pas retirées des agglomérations comme le prévoyait le plan.

10 morts jeudi dont 7 civils

L'OSDH a recensé au total 10 morts jeudi, dont sept civils, un bilan qui marque cependant une nette rupture avec ces derniers mois, au cours desquels l'organisme faisait état chaque jour de dizaines de morts.

Au total, ces violences ont fait plus de 10.000 morts depuis mars 2011 et poussé des dizaines de milliers de Syriens à fuir, en particulier vers les pays voisins.

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Sarkozy : "déployer des observateurs"

Ce retour des violences a déclenché un concert de protestations internationales. Nicolas Sarkozy s'est montré pessimiste sur la volonté du régime syrien de sortir de cette crise. "Je ne crois pas à la sincérité de Bachar al-Assad, je ne crois pas malheureusement au cessez-le-feu. Je pense, et c'était l'objet de la discussion que nous avons eue avec Barak Obama hier (jeudi) soir, qu'il faut absolument déployer des observateurs, au minimum pour que l'on sache ce qui se passe", a préconisé le président-candidat lors d'un entretien à I-Télé.

Lors d'une vidéoconférence jeudi après-midi, les présidents américain et français ont exhorté les autorités de Syrie à respecter "scrupuleusement et inconditionnellement" leurs engagements au titre du cessez-le-feu obtenu par Kofi Annan.