Rome veut garder ses crucifix dans les écoles

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La CEDH a condamné l'Italie pour violation de la liberté de pensée et de religion, soulevant l'indignation de toute la classe politique.

La condamnation de l'Italie par la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH), pour la présence de crucifix dans les salles de classe, a soulevé mardi un tollé quasi-général dans un pays fortement marqué par le catholicisme.

La Cour de Strasbourg a jugé la présence de crucifix contraire au droit des parents d'éduquer leurs enfants selon leurs convictions et au droit des enfants à la liberté de religion. Les juges ont estimé que la croix pouvait aisément être interprétée par des élèves de tous âges comme un signe religieux, qui peut être perturbant pour des élèves d'autres religions ou athées. La Cour a conclu à l'unanimité à la violation du droit à l'instruction en même temps que de la liberté de pensée, de conscience et de religion.

La ministre italienne de l'Education s'est insurgée mardi contre une décision jugée "idéologique". "La présence du crucifix dans les classes ne signifie pas une adhésion au catholicisme, mais c'est un symbole de notre tradition", a affirmé Mariastella Gelmini.

"Le gouvernement, bien entendu, présentera un recours", a déclaré de son côté le ministère italien des Affaires étrangères.

"La décision de la Cour de Strasbourg vise à annuler nos racines chrétiennes. (...) On est en train de créer une Europe sans identité ni traditions. Maintenant, il devient urgent d'insérer les racines chrétiennes dans la Constitution italienne", a réagi pour sa part Alessandra Mussolini, petite-fille du dictateur italien et parlementaire du parti d'extrême droite Action sociale.