Eclaboussé par une série de scandales pédophiles, le Vatican a mis en ligne lundi sur son site la procédure à suivre en cas de constatation d’abus sexuels. Outre les documents de référence sur le sujet, comme la lettre du pape aux catholiques irlandais, publiée le 29 mars, y sont énumérées les procédures appliquées en cas d'abus sexuels impliquant des ecclésiastiques.
Justice ordinaire et règles internes
La dénonciation des abus "aux autorités compétentes doit toujours respecter la loi ordinaire", indique le document d'une page et demie publié en anglais. En outre, le diocèse local doit enquêter sur chaque allégation d'abus sexuel commis par un prêtre contre un mineur.
Toute accusation reposant sur des éléments crédibles doit être transmise à la Congrégation pour la doctrine de la foi, que le cardinal Joseph Ratzinger a dirigée pendant près d'un quart de siècle avant de devenir pape en 2005.
Prêtre "défroqué"
Pendant l'enquête, "l'évêque peut imposer des mesures de précaution" pour protéger sa communauté religieuse ainsi que les victimes, en particulier les enfants.
Dans les cas les plus graves ou lorsque les preuves sont écrasantes, le prêtre peut être immédiatement "défroqué", c'est-à-dire réduit à l'état laïc, par le pape, sans attendre la tenue d'un procès canonique. En effet, aucun appel n’est possible contre un décret papal.
Le Vatican le reconnait. Ces lignes directrices n’ont rien de nouveau. Elles sont la synthèse de documents existants : le droit canon en général et un "motu proprio" de 2001. Mais elles ont un objectif : taire les critiques sur la gestion par le Vatican des scandales pédophiles et démontrer la communication du Saint-Siège.