Obama célèbre Luther King : "cette marche n'est pas encore terminée"

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Louis Hausalter avec AFP , modifié à
DROITS CIVIQUES - Le président américain a commémoré dans un discours les 50 ans de la marche emmenée par Martin Luther King à Selma.

Barack Obama a souligné samedi à Selma, haut lieu de la lutte pour les droits civiques, que la marche contre le racisme aux Etats-Unis n'était "pas terminée", évoquant à plusieurs reprises les récents incidents à Ferguson, dans le Missouri. Dans un discours prononcé sous un soleil éclatant devant le pont Edmund Pettus sur lequel, il y a 50 ans, quelque 600 manifestants pacifiques furent violemment repoussés par la police, le premier président noir de l'histoire des Etats-Unis a appelé à refuser le raisonnement consistant "à suggérer que le racisme a disparu".

"L'ombre de l'histoire raciale de ce pays plane toujours". "Nous n'avons pas besoin du rapport de Ferguson pour savoir que cela n'est pas vrai", a-t-il ajouté, en allusion au document accablant publié cette semaine par le ministère de la Justice qui pointe les comportements discriminatoires de la police dans cette petite ville théâtre de violentes émeutes après la mort d'un jeune Noir. "Il nous suffit d'ouvrir nos yeux, nos oreilles et nos cœurs pour savoir que l'ombre de l'histoire raciale de ce pays plane toujours sur nous", a-t-il poursuivi dans cette petite ville de l'Alabama où s'étaient rassemblées plusieurs dizaines de milliers de personnes, 50 ans après un "Bloody Sunday" qui traumatisa l'Amérique. "Nous savons que cette marche n'est pas encore terminée", a-t-il lancé, en présence de sa femme, Michelle, de son prédécesseur, George W. Bush. et de l'épouse de ce dernier, Laura.

Critiques envers les républicains. Barack Obama a par ailleurs dénoncé avec véhémence la mise en place dans certains Etats américains de lois visant à rendre le vote plus difficile pour les minorités, 50 ans après l'avancée que représenta la loi en faveur de ce droit de vote. "Aujourd'hui même, en 2015, 50 ans après Selma, il y a des lois à travers ce pays conçues pour rendre le vote plus difficile", a-t-il lancé, visant, sans les nommer, ses adversaires républicains accusés par les démocrates de brandir la menace de la fraude électorale pour introduire des contraintes supplémentaires. "Au moment où nous parlons, d'autres lois de ce type sont proposées. Comment cela est-il possible ?", s'est-il interrogé.

Deux semaines après la marche du 7 mars 1965, plusieurs milliers de personnes emmenées par le pasteur Martin Luther King quittaient de nouveau Selma pour rejoindre la capitale de l'Alabama, Montgomery, à près de 90 km de là, où elles arrivèrent en un large cortège après plusieurs journées d'une marche entrée dans l'histoire.

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