Mur budgétaire : Obama a peu convaincu

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Charles Carrasco , modifié à
REVUE DE PRESSE - La presse américaine déplore un accord a minima. La question de la dette inquiète.

Barack Obama a évité le pire. Le pire c'était la cure d'austérité du fameux "mur budgétaire" qui se profilait aux Etats-Unis. Le Congrès américain a donc soulagé la quasi-totalité des contribuables qui voyaient d'un mauvais œil l'augmentation des impôts et des coupes claires dans les dépenses de l'Etat fédéral. Une fois le texte promulgué par le président américain, le taux d'imposition passera de 35% à 39,6% pour les foyers aux revenus supérieurs à 450.000 dollars par an. Pour autant, comme le relève la presse américaine, tout n'est pas réglé car d'autres dossiers épineux attendent Barack Obama.

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"L'adoption" de ce package est "préférable" à la "défaillance", note le Washington Post dans son éditorial. Pour autant, il est "imparfait". "Seulement 0,7% des ménages américains vont payer plus et les gains seront faibles", assure le quotidien américain qui parle même de "strict minimum".

Car cet accord ne règle pas "le problème de la dette nationale à long terme", dont le plafond doit être relevé d'ici à la fin du premier trimestre, et qui sera, une nouvelles fois, l'objet de joutes au Congrès. Barack Obama est sur la "corde raide", ajoute le Washigton Post.

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La "falaise budgétaire" est carrément "un jeu de dupes" pour le Los Angeles Times. "Quelle que soit la forme de l'accord sur la falaise fiscale, qui a occupé tout Washington, les Américains devraient se poser cette question : comment peut-on aimer être escroqué ?", s'insurge Michael Hitlzik, éditorialiste au Los Angeles Times. "Mettre fin au déficit fédéral et réduire la dette : aucune de ces questions n'a été traitée", déplore le grand quotidien de la côte ouest.

"Les républicains ont toujours cherché à protéger les contribuables aux revenus élevés d'une augmentation de l'impôt au détriment des bénéficiaires de programmes gouvernementaux comme les inscrits à la Sécurité sociale et Medicare", s'insurge le quotidien.

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"L'accord truand devait passer" assassine de son côté USA Today dans son éditorial, estimant malgré tout que "c'était la bonne chose à faire", "surtout pour mettre un terme à un an de querelles stériles". Mais cet accord est "un palliatif qui vise à éviter le risque économique et le misère humaine", ajoute le quotidien américain. Ce "pacte" n'est qu'un "avant-goût" de ce que devra payer Washington lorsqu'il s'agira de résorber sa dette. Sans compter que dans deux mois, l'échéance de coupes budgétaires dans les dépenses publiques va réapparaître.

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Enfin, pour le New Yorker, l'accord ne correspond pas "ce sur quoi Obama a fait campagne". Il a même créé une "autre falaise fiscale" sur le plafond de la dette alors que les "républicains" l'ont comparé à "un sacrifice". "Mais ceux qui ont réellement payés ici sont aussi les plus vulnérables à de telles réductions", affirme le journal en ligne qui lance, en conclusion, un appel à la Maison-Blanche : "le président va-t-il se battre plus durement pour eux lors du prochain tour ?"