Les oubliés du 11-Septembre

Des milliers de personnes ont participé aux travaux et de déblaiements des décombres à New York.
Des milliers de personnes ont participé aux travaux et de déblaiements des décombres à New York. © Reuters
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Frédéric Frangeul et Emmanuel Renard, envoyé spécial d'Europe 1 à New York , modifié à
-  Les volontaires peinent à faire reconnaître les maladies contractées à Ground Zero.

Ils étaient pompiers, policiers, mais aussi lycéens, employés de bureau ou simples touristes volontaires durant les heures qui ont suivi les attentats du 11-Septembre à New York. Leur tort : avoir participé au déblaiement des décombres. Aujourd'hui, beaucoup souffrent de pathologies respiratoires, parfois dans l'ignorance la plus totale.

Barry faisait partie de ces volontaires. Il n'a participé que sept jours aux travaux de déblaiement. Ses difficultés respiratoires sont apparues moins de trois mois plus tard. Aujourd'hui, sans sa bouteille d'oxygène, il ne pourrait plus manger, sortir, vivre. Il a attendu neuf ans avant de toucher sa première indemnité. En revanche, son cancer des poumons n'est toujours pas pris en charge.

"Mes sinus ne fonctionnent plus"

"A l'époque, on nous a tous dit : "l'air est respirable. Allez-y". Résultat : mes sinus ne fonctionnent plus. J'ai dû me faire opérer deux fois déjà", déplore Barry. Pour lui, la pilule est difficile à avaler. D'autant que les autorités soutiennent que son cancer n'a aucun lien avec le 11-Septembre.

L'Administration américaine, les assurances et la mairie de New York tiennent à peu près le même discours à de nombreux blessés. Ils soutiennent que, pour les pompiers ou les ouvriers de chantier par exemple, Ground Zéro n'est pas le seul endroit où ils ont inhalé des gaz toxiques.

18.000 personnes présentes à Ground Zéro suivent un traitement

"La vérité est que personne ne veut payer", tranche Joel Shufro directeur de la commission nationale pour la santé au travail. "Aux Etats-Unis, on n'a pas la sécurité sociale. Et c'est une immense bagarre pour savoir qui va devoir payer", regrette-t-il derrière une montagne de dossiers en cours. Signe de la gravité du problème, des gens ont dû vendre leur maison pour payer leur traitement.

Les autorités américaines ne livrent qu'un seul chiffre : des personnes présentes à Ground Zéro le mois qui a suivi les attentats, 18.000 suivent aujourd'hui un traitement spécifique pour avoir inhalé du mercure ou de la poussière d'amiante.

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