Les journalistes menacés d’expulsion à Kaboul

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Le communiqué gouvernemental afghan a ordonné mercredi aux médias de "ne pas diffuser d’informations sur les violences" dans le pays.

A la veille des élections présidentielle et gouvernementales, le gouvernement afghan fait pression sur les journalistes, menaçant de les expulser s’ils "diffusent des informations sur la violence", jeudi, jour des élections.

C'est la première fois que le gouvernement afghan impose une telle interdiction à l'ensemble des médias depuis le retour des représentants de la communauté internationale dans le pays à la fin 2001, après la chute du régime des talibans.

"Les journalistes ne se plieront pas à cette interdiction", a affirmé Rahimullah Samander, président de l'association des journalistes afghans indépendants, en la jugeant contraire à la constitution. L'organisation de défense des droits de l'Homme Human Rights Watch (HRW) a, elle, dénoncé "une tentative de censure de la liberté de la presse".

Un climat de tensions s’est installé depuis quelques jours notamment à cause du retour des attentats. Des dizaines de journalistes afghans et internationaux ont ainsi été repoussés violemment par des policiers. Ces derniers les auraient même menacés avec leur arme, le doigt sur la gâchette et auraient été tenté de les empêcher de prendre des photos ou de filmer sur les lieux des attentats.

Ces menacent trahissent l'embarras du gouvernement afghan face aux attaques des talibans qui monopolisent l'attention des médias, reléguant au second plan l'élection elle-même. Or l’un des enjeux du gouvernement pour assoir sa crédibilité est la participation des électeurs aux scrutins.