Le frère de Benoît XVI dans la tourmente

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Europe1.fr (avec agences) , modifié à
Il dirigeait la chorale de Ratisbonne où des enfants auraient été abusés.

La liste des scandales d’abus sexuels impliquant l’Eglise catholique ne cesse de s’allonger en Allemagne. Fin janvier, le prestigieux collège jésuite Canisius à Berlin a reconnu que deux de ses professeurs avaient commis des abus sexuels. Depuis quelques jours, c’est la chorale des petits chanteurs de Ratisbonne qui est pointée du doigt. Son ancien directeur n’est autre que le frère de Benoît XVI.

Mgr Georg Ratzinger a dirigé cette institution pendant 30 ans, entre 1964 et 1994. Le scandale a éclaté après les révélations du metteur en scène et compositeur Franz Wittenbrink, ancien élève de l’internat. L'évêché de Ratisbonne a lui-même reconnu vendredi deux anciens cas d'abus sexuels sur des enfants de ce chœur.

La question centrale est désormais : le frère de Benoît XVI était-il au courant de ces crimes ? Non, assure ce dernier. "Les évènements dont on parle remontent à 50 voire 60 ans, aux années 50. Il s'agit d'une autre génération que celle de mes années" à la direction du choeur de Ratisbonne, s’est défendu Mgr Georg Ratzinger dimanche, dans une interview au quotidien italien La Repubblica.

Le Vatican muet ?

Et Josef Ratzinger, le futur pape, savait-il quelque chose ? Il "était archevêque de Munich et Freising de 1977 à 1982", a rappelé Christian Weisner, responsable d’un mouvement de catholiques contestataires. Or, à cette période, un rapport a révélé vendredi qu'une centaine d'enfants avaient été "massivement victimes de sévices" infligés par une dizaine de prêtres dans l'établissement bénédictin d'Ettal, dépendant précisément de l'évêché de Munich.

L’affaire tourne au conflit diplomatique. La ministre allemande de la Justice, Sabine Leutheusser-Schnarrenberger, a elle-même reproché au Vatican d'avoir entravé les enquêtes sur les abus sexuels dans des établissements scolaires catholiques. Mgr Georg Ratzinger s’est dit, lui, prêt à répondre devant la justice.

Reste la question de la prescription. Dans la plupart des cas dévoilés ces dernières semaines, les faits sont trop anciens pour faire l’objet d’enquête et nombre des auteurs présumés sont morts.