La vraie-fausse démission de Shakkour

© MAXPPP
  • Copié
avec François Clauss et agences , modifié à
L’ambassadrice de Syrie en France a-t-elle fait marche arrière sous pression de ses supérieurs ?

Canular ou rétropédalage ? Lamia Shakkour, ambassadrice de Syrie en France, a annoné sa démission mardi soir dans une interview audio diffusée sur la chaine sur France 24. Dans cet entretien, la diplomate confie, en français, ne pas cautionner "le cycle de violence" dans son pays, reconnaissant "la légitimité des demandes du peuple pour plus de démocratie et de liberté".

"Ma démission prend effet immédiatement" déclare-t-elle :

"Ma voix a été imitée"

Mais, deux heures plus tard, la nouvelle est démentie, par Lamia Shakkour elle-même, sur la chaîne Al-Arabiya, basée à Dubaï. L’ambassadrice déclare alors avoir été victime d’une usurpation d’identité. "Ma voix a été imitée, je n'ai parlé à aucune chaîne", explique-t-elle assurant qu'elle allait porter plainte contre la chaîne française. "Je suis toujours ambassadrice de Syrie, l'ambassadrice de la République arabe de Syrie. On s'est fait passer pour moi. Je n'ai parlé à aucune chaîne au monde. Je suis très en colère", assure-t-elle.

Mais France 24 persiste. Le numéro de portable sur lequel a été appelée la diplomate est celui utilisé régulièrement par la chaîne pour la joindre. Il ne peut y avoir d’erreur. Pour la chaîne c’est bien Lamia Shakkour qui s’est exprimée sur son antenne. Si c’est bel et bien le cas, alors pour quoi l’ambassadrice s’est-elle rétractée ? La diplomate a pu être victime de pressions de la part de ses supérieurs, la forçant à revenir sur sa décision.

La famille Shakkour est réputée pour être proche du pouvoir. Son père a été un haut responsable des services secrets syriens. L'appartenance de Lamia Shakkour à une famille chrétienne considérée comme fidèle au régime l'a aidée à obtenir le poste d'ambassadrice à Paris.