La pilule du lendemain offerte à Noël

Les femmes britanniques peuvent se faire envoyer la pilule du lendemain en prévision des excès des fêtes.
Les femmes britanniques peuvent se faire envoyer la pilule du lendemain en prévision des excès des fêtes. © MAXPPP
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avec Amandine Alexandre
En Grande-Bretagne, une association l'envoie gratuitement, en prévision des excès des fêtes.

Ce cadeau de Noël peut surprendre. Pour les fêtes, une association britannique propose d'envoyer gratuitement par la poste la pilule du lendemain à celles qui en font la demande, en Grande-Bretagne. Car pendant cette période, les fêtes entre amis ou entre collègues, souvent très arrosées, favorisent les rapprochements… Résultat : le nombre de grossesses non désirées atteint un pic en janvier, selon le Service britannique de conseil sur la grossesse (BPAS), une organisation qui pratique des avortements.

Le BPAS constate que la pilule du lendemain est particulièrement difficile à obtenir en période de fêtes, car de nombreuses pharmacies et centres médicaux sont fermés. Le prix de cette pilule abortive, 25 livres, soit 29 euros, est également jugé dissuasif.

Commande par Internet

L'organisation a donc lancé un site, santacomes.org (le père Noël arrive) sur lequel les femmes de plus de 16 ans peuvent remplir un simple formulaire. Après un entretien téléphonique d'un quart d'heure avec une infirmière, la pilule du lendemain leur est envoyée, gratuitement, chez elles, avec des préservatifs et une brochure d'information.

Si la pilule du lendemain peut être prise "jusqu'à 72 heures après une relation sexuelle non protégée", elle est cependant plus efficace si elle est prise rapidement, souligne Tracey Forsyth, infirmière au BPAS. "Le fait d'en avoir chez soi permet de la prendre dès qu'on en a besoin", ajoute-t-elle.

"Est-ce que Noël vous excite ?"

Pour faire connaître cette initiative, le BPAS a créé des affiches sur lesquelles le mot "sexe" est écrit avec une guirlande de Noël, avec cette question : "Est-ce que Noël vous excite ?". Une campagne jugée "incroyablement vulgaire" par Josephine Quintavalle, de la ProLife Alliance, une association anti-avortement. "Ça banalise la sexualité des femmes. Ce projet ne rendra pas les femmes responsables, il va les conduire à s'exposer à plus de risques", a-t-elle expliqué au Telegraph.

D'autres voix s'élèvent pour dénoncer la facilité avec laquelle les femmes peuvent obtenir cette pilule, aussi simplement que si elles commandaient une pizza. Certains s'alarment également du fait que des jeunes filles de moins de 16 ans pourront la demander, ce que le BPAS reconnaît.