L'homme pas mieux que l'anchois dans la chaîne alimentaire

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avec AFP , modifié à
Une étude a calculé pour la première fois le "niveau trophique" de l'Homme.

L'Homme est traditionnellement considéré comme le dernier maillon de la chaîne alimentaire : "c'est faux", assure une équipe française de chercheurs, pour qui l'Homme se situe en fait au même niveau que l'anchois, bien loin d'un prédateur supérieur comme l'ours polaire. Pour arriver à cette conclusion quelque peu déroutante, l'équipe Ifremer/Institut de recherche pour le développement/Agrocampus-Ouest a calculé pour la première fois le "niveau trophique" de l'Homme. C'est cet indice qui détermine la position d'une espèce dans la chaîne alimentaire.

"C'est vrai qu'il n'y a personne au-dessus de l'homme", en tout cas personne pour le manger, reconnaît auprès de l'AFP Sylvain Bonhommeau, principal auteur de l'étude publiée cette semaine dans les Comptes-rendus de l'Académie américaine des sciences (PNAS). Mais il n'est pas le superprédateur qu'on a coutume de présenter, du moins en termes d'alimentation.

Le niveau trophique d'une espèce est fonction de son régime alimentaire. Les végétaux, qui sont les premiers producteurs de matières organiques, appartiennent au premier niveau trophique. Les herbivores relèvent du deuxième niveau. Les carnivores, prédateurs se nourrissant d'herbivores, pointent aux niveaux supérieurs. Le niveau trophique représente donc "le nombre d'intermédiaires entre les producteurs primaires et leur prédateur", expliquent l'Ifremer et l'IRD dans un communiqué.

En utilisant les données de la FAO sur la consommation humaine pour la période 1961-2009, les chercheurs ont défini un niveau trophique de 2.2 pour l'Homme, soit un niveau proche d'un anchois ou d'un cochon. Des prédateurs supérieurs, comme l'ours polaire et l'orque, peuvent pour leur part atteindre un indice de 5.5.